Une interne parisienne a accepté de confier au « Quotidien », sous couvert d'anonymat, l'épuisement professionnel dont elle a été victime. Voici son témoignage.
« J'ai travaillé dans le service d'urgences d'un grand CHU et ça a été une période très difficile. Des journées de 12 à 13 heures de travail, beaucoup de pression, des cas graves, beaucoup de gardes. J'aime mon boulot mais j'ai travaillé à m'en rendre malade. J'étais stressée, dans un état de fatigue extrême. Pourtant, le soir, je n'arrivais plus à m'endormir. Mon corps a lâché. J'ai fait plusieurs malaises vagaux. Et j'ai éprouvé un sentiment de culpabilité terrible en me demandant comment les autres faisaient pour tenir et pas moi. J'ai pensé que je n'étais pas une bonne interne. J'avais des idées noires, l'envie que ça s'arrête. Un jour, je me suis fait peur, j'étais sur un balcon et je me suis dit que tout serait fini si je sautais. J'en ai discuté avec un de mes chefs qui m'a forcée à voir un généraliste. Il m'a arrêtée pour un mois et m'a placée sous antidépresseurs et benzodiazépines. J'ai songé à arrêter la médecine mais à 30 ans, que voulez-vous que je fasse ? »
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