Les Hispaniques, minorité la plus importante aux Etats-Unis avec 17,7% de la population, sont généralement en meilleure santé que les Blancs non-hispaniques, selon le premier rapport national des autorités sanitaires sur ce sujet. Les Hispaniques, en moyenne quinze ans plus jeunes que les Blancs américains, ont une espérance de vie deux ans plus élevée et ce malgré le fait qu'ils soient beaucoup plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté, à ne pas avoir fini leurs études secondaires et à être près de trois fois plus à ne pas avoir d'assurance maladie, précisent les Centres de contrôle et de prévention maladies (CDC). Leur taux de mortalité de toute cause a été pendant la période de cette étude (2009-2013) 24% plus faible que chez les Blancs.
"Ce paradoxe" s'explique surtout par le fait que les Hispaniques fument moins, a indiqué lors d'une conférence de presse téléphonique le Dr Tom Frieden, directeur des CDC. Dans ces deux groupes ethniques, le cancer et les maladies cardio-vasculaires restent les deux principales causes de décès: 40% des Hispaniques meurent par exemple de l'une ou l'autre de ces maladies. Mais neuf des quinze premières maladies mortelles dans la population américaine ont beaucoup moins frappé les Hispaniques, selon les auteurs du rapport.
En revanche, ceux-ci ont eu un taux de décès nettement plus important que les Blancs quand il s'agit du diabète (+51%), des maladies hépatiques (+48%), de l'hypertension (+8%) et des homicides (+96%). Les Hispaniques souffrent beaucoup plus souvent que les Blancs de diabète adulte (+133%) et d'obésité (+23%). Le risque pour la santé peut varier selon différents sous-groupes: ainsi, les Portoricains sont 66% plus nombreux à fumer que les Mexicains. Le rapport souligne également un risque plus élevé d'obésité (+30%), d'hypertension (+40%), de tabagisme (+72%), de maladies cardio-vasculaires (+89%) et de cancer (+93%) pour les Hispaniques nés aux Etats-Unis par rapport à ceux ayant vu le jour dans un autre pays avant d'immigrer. La "malbouffe" aux Etats-Unis "a une grande part de responsabilité", a commenté devant la presse, le Dr Ken Dominguez, un épidémiologiste des CDC, principal auteur de l'étude.
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