«CE QUI EST clair à la suite de l'étude PEACE est que des essais cliniques rigoureux menés avec des molécules existantes peuvent fournir de nouvelles perspectives dans la prise en charge de la BPCO», constatent P. Albert et P. Calverley (Liverpool, Royaume-Uni) dans un éditorial. Une réflexion inspirée par les conclusions de cette étude, menée en Chine, et qui a montré que la carbocystéine prise au long cours peut réduire l'incidence des exacerbations.
Jin-Ping Zheng (Guangzhou) et coll. ont enrôlé, dans 22 centres, 709 patients. Tous étaient atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive, avec au moins deux exacerbations au cours des deux années précédentes. Ils ont été répartis au hasard dans deux groupes, l'un, de 354, recevait 1,5 g de carbocystéine par jour pendant un an, l'autre, un placebo. L'objectif principal du travail était d'évaluer le nombre d'épisodes d'exacerbations. L'analyse était faite en intention de traiter.
Après 12 mois de traitement.
Parmi les patients sous traitement, le nombre d'exacerbations a été significativement plus faible que dans le groupe placebo. Il était de 1,01 contre 1,35, soit un ratio des risques de 0,75. Les auteurs précisent bien que ce résultat a été noté au bout de 12 mois de traitement. Une analyse intermédiaire à 3 mois n'a montré aucune différence entre les deux groupes. Ce qui laisse supposer que le résultat thérapeutique n'est obtenu que sur la durée.
Cette action positive de la carbocystéine a été démontrée indépendamment de l'existence d'un traitement de fond classique comprenant des bronchodilatateurs et/ou des corticoïdes.
Deux autres éléments ont été relevés. La tolérance, d'une part, qui a été bonne ; la qualité de vie, d'autre part, qui a été améliorée.
Les explications fournies par les auteurs restent hypothétiques. Ils n'attribuent pas la baisse des exacerbations à la bronchodilatation, mais bien à l'action mucolytique de la molécule. Comme cela a été constaté dans d'autres études. Les éditorialistes se montrent moins formels. Ils se demandent s'il faut y voir le rôle d'une expectoration plus importante ou d'un effet antioxydant non spécifique de la carbocystéine. Ils posent également la question de l'universalité de ce traitement. Son efficacité est-elle propre à la population chinoise, chez qui les étiologies de la BPCO peuvent différer, ou se retrouve- t-elle chez tous les patients déjà traités ?
L'équipe chinoise conclut que les mucolytiques devrait faire partie des protocoles de prise en charge au long cours de la BPCO.
« Lancet », vol. 374, pp. 1975-1976 (éditorial) et 2013-2018.
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