DANS LE « JAMA » sont publiées trois études portant sur la consommation de lipides et le risque de cancer. Elles sont fondées sur l’analyse de près de 50 000 femmes ménopausées enrôlées à partir de l’étude WHI (Women’s Health Initiative). Elles montrent des résultats encourageants chez celles qui ont réduit leurs apports en graisses.
En ce qui concerne la survenue d’un cancer du sein, l’étude a été menée de façon randomisée, contrôlée. En diminuant les lipides alimentaires, le risque est abaissé de 9 %, mais ce chiffre ne semble pas statistiquement significatif. En effet, il se traduirait sur 10 000 personnes par 42 cancers chez les observantes contre 45 chez les autres.
Plus parlante est la réduction de 15 % du taux sanguin d’estradiol, hormone connue pour son implication dans la survenue du cancer mammaire. De même, le régime a permis de réduire de 30 % le risque de tumeurs du sein négatives pour le récepteur de la progestérone. Ces lésions plus rares sont aussi les plus difficiles à traiter et associées à une forte mortalité, car non sensibles à certaines drogues comme le tamoxifène. L’étude, enfin, montre que chez les femmes qui avaient l’alimentation la plus riche en lipides à l’enrôlement et chez celles qui ont suivi strictement les conseils alimentaires, l’incidence du cancer mammaire a été abaissée de 10 à 20 %.
Les chercheurs jugent leurs résultats insuffisamment significatifs pour faire du régime pauvre en graisses une recommandation.
En ce qui concerne le risque de cancer colo-rectal, la réduction du taux de polypes est également de 9 % avec le régime. Et donc, apriori, une baisse du taux de cancers peut être attendue.
Les chercheurs ont enfin noté une baisse des taux de LDL cholestérol, sans relever de chute significative du risque cardio-vasculaire.
Les femmes au régime consommaient moins de 20 % de leur ration quotidienne en lipides. Alors que, à l’inclusion, le chiffre moyen était de 35 à 38 %.
Les auteurs concluent sur un constat : ce régime favorisant les hydrates de carbone n’a pas accru le risque d’obésité, de syndrome métabolique ou de diabète.
« Jama », 8 février 2006.
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