LE TAUX D’INCIDENCE des infections invasives à méningocoques (IIM) a diminué en France en 2004 pour la première fois depuis 1996. La baisse de l’incidence a été de 18 % par rapport à 2003, alors qu’elle avait progressé chaque année depuis 1996. Dès 1902, cette maladie est devenue à déclaration obligatoire. Le centre de référence des méningocoques centralise les données cliniques et biologiques pour la France métropolitaine et les départements d’outre-mer. «Après correction de la sous-notification –habituelle dans cette pathologie–, le nombre d’infections a été estimé à 869cas, correspondant à une incidence de 1,45 pour 100000habitants», analyse le Dr Isabelle Parent du Chatelet (InVS). Parmi les 672 patients dont l’évolution était connue, 82 personnes (12 %) sont décédées. La mortalité était la plus élevée en présence d’un Purpura fulminans (27,5 % vs 5 %, p < 0,001). Les moins de 25 ans représentent 77 % des cas, le taux d’incidence est le plus élevé chez les nourrissons de moins de 1 an (16,8/100 000). Le sérogroupe B représentait 59 % des cas, mais seulement 6 % de la mortalité totale. L’incidence des décès attribuables aux sérogroupes C était de 21 % (pour un total de 32 % des infections) et celle en rapport avec le sérotype W135 était de 20 %, alors que seuls 4 % des cas lui étaient attribuables.
La mortalité des IIM liées à un sérotype B avec ou sans Purpura fulminans a diminuée en 2004 par rapport à la période 2001-2003 et celle des IIM dues à un sérotype C est, pour sa part, restée stable.
Isolement de N. meningitidis.
Les critères de confirmation du diagnostic ont été analysés : isolement de N.meningitidis dans le LCR (52 % des cas), dans le sang (23 % des cas), dans d’autres sites (2 % des cas), présence de diplocoques Gram négatifs dans le LCR (7 % des cas), Purpura fulminans (10 % des cas), LCR évocateur de méningite bactérienne avec taches purpuriques et/ou détection d’antigènes solubles dans le sang, les urines ou le LCR et/ou PCR positive. Parmi les patients qui ont survécu, la proportion de sujets souffrant de séquelles précoces était de 7 % : nécroses ou lésions cutanées (n = 10), amputation, (n = 2), troubles neurologiques graves (n = 12) ou troubles auditifs (n = 6). Il s’agissait, dans près de la moitié des cas, de personnes atteintes de Purpura fulminans.
La prescription précoce d’antibiotiques chez les patients présentant un Purpura fulminans s’est traduite par une baisse de la mortalité qui passe de 32 à 23 %. En 2004, 28 % des patients avaient reçu un traitement antibiotique avant même leur hospitalisation.
« BEH », n° 10/2006.
Prévention chez les proches
Une chimioprophylaxie familiale ou collective a été réalisée respectivement dans 94 et 51 % des cas. La vaccination contre les sérogroupes A, C, W135 et Y a, pour sa part, été utilisée pour 71 % des personnes de l’entourage familial.
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