VOS MALADES ONT LU
PAR LE Dr DOMINIQUE BRILLAUD
« Le Nouvel Observateur », 21 juin
Les urgences ? Un supermarché, un sujet de feuilleton en or, un délicieux frisson de drames sanglants et d'amours torrides, le symptôme d'une « société qui se déglingue », un dépotoir pour ceux dont personne ne veut, un lieu d'attente et de souffrance... Tout le monde ne voit pas les urgences de la même façon : ainsi la journaliste du « Nouvel Observateur », qui a passé la nuit aux urgences de Rouen pour les besoins d'un récit, s'attache à dresser d'émouvants et brefs portraits de SDF, suicidaires, malades (parfois imaginaires), traumatisés, vieillards ou ivrognes qui peuplent les couloirs et les lits des urgences, et fait partager à ses lecteurs les difficultés d'un personnel soignant qui, malgré tout, aime son métier.
Mais au-delà du reportage désormais classique, une phrase d'introduction dit « la misère d'un système de soins qui recueille tous les drames ». Le chef du service d'urgences visité souligne que l'on demande « toujours plus » aux services d'urgences sans leur « donner davantage de moyens ». Enfin, « la colère des urgentistes » s'exprime dans un encadré qui rappelle les grèves entreprises, leurs raisons chiffrées et les promesses non encore tenues.
Un nouveau nez pour ses 17 ans
« Science et Vie junior », juillet
Quoi de plus banal que de lire un article sur la chirurgie esthétique dans un mensuel ? Quand le mensuel s'adresse aux adolescents, la chose est peut-être moins évidente, mais c'est peut-être bien à cet âge que l'on souffre le plus de ses disgrâces physiques, réelles ou supposées. « Science et Vie junior » n'a pas eu de mal à trouver deux adolescentes dont la vie a été transformée par la chirurgie esthétique : à la première, sa mère a offert « un nouveau nez » pour ses 17 ans, tandis que la seconde a été orientée par son médecin de famille vers un chirurgien plasticien pour une réduction mammaire.
Le mensuel comprend bien les affres de tous ces adolescents qui tentent désespérément de cacher un nez qui leur déplaît, une poitrine qui ne leur convient pas, des culottes de cheval et souhaitent en être débarrassés. Mais il faut bien aussi parler de ce qui est moins agréable : les loupés, les prix, les risques, et l'incapacité de la chirurgie à transformer quiconque en modèle de beauté, en héros, en star.
Prescription de T-shirt ?
« Notre Temps », juillet
Pilules et comprimés n'ont qu'à bien se tenir, face à la prochaine invasion des « texticaments », dont « Notre Temps » brosse un tableau plutôt stupéfiant. Peut-on imaginer que le médecin de demain prescrive traitement hormonal substitutif, veinotoniques, analgésiques, bactériostatiques, traitement amaigrissant, voire endorphines, à l'intention des mauvais dormeurs, sous forme textile ?
Il est en tout cas permis d'être optimiste, tant les créateurs de textiles ont avancé dans le confort et l'activité cosmétique. Les vêtements se font aujourd'hui légers, faciles d'entretien, chauds et rafraîchissants selon les besoins, évacuent la transpiration, massent les pieds ou les jambes, soutiennent les seins les plus lourds, protègent des rayons néfastes du soleil, repoussent les ondes électromagnétiques, avertissent les sauveteurs de la localisation d'une victime d'avalanche, bloquent la prolifération microbienne, tuent les acariens, détruisent les odeurs, s'attaquent à la pollution ou luttent contre le stress. Evidemment, c'est encore un peu cher, et certains textiles lâchent encore un peu facilement leurs propriétés magiques dans une machine à laver. Il ne faut pas oublier non plus que des textiles performants ont déjà fait leurs preuves pour remplacer veines, reins, sphincters défaillants.
Les minéraux, nouvelles vedettes de la vie
« Pour la science », juin
Les minéraux sont en train de passer du statut de modestes figurants dans l'histoire de l'apparition de la vie à celui de vedettes. C'est un professeur américain de sciences de la terre qui montre dans « Pour la science » les rôles qu'ont dû jouer, à côté de l'eau et de l'air, les minéraux dans cette naissance. Il les décrit comme des « havres protecteurs » pour les premières molécules organiques, il montre comment ils ont pu servir de supports pour ces molécules et contribuer à les sélectionner, comment ils ont fonctionné en catalyseurs et en réactifs chimiques, comment, au total, ils ont ordonné le chaos des molécules produites en abondance « au sein de la nébuleuse, dont est issu le système solaire » pour favoriser « l'apparition des premiers systèmes autorépliqués ». Modeste, l'auteur de l'article limite la portée de ces nouvelles données, qui ne permettent pas de dire si l'on parviendra jamais à « recréer la vie en laboratoire » ni « à identifier les transformations chimiques qui ont donné naissance à la vie sur la Terre ».
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