L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) publie une mise en garde sur le détournement de l’usage d’un antiépileptique et antimigraineux, l’Épitomax (topiramate), dans un but d’amaigrissement. Cette utilisation en dehors des indications présente de nombreux risques, souligne l’agence.
La molécule n’a fait l’objet d’aucune évaluation, qu’il s’agisse de l’efficacité ou de la sécurité d’emploi, en ce qui concerne l’amaigrissement. L’AFSSAPS cite, parmi les effets indésirables, « bien connus, nombreux et, pour beaucoup, de fréquence élevée », des risques au niveau rénal, oculaire ou métabolique. De plus, le topiramate diminuerait l’efficacité de la contraception œstro-progestative. Et il expose le fœtus à des malformations car il traverse la barrière placentaire.
L’Épitomax est autorisé en France depuis 1996. Les ventes sont relativement stables depuis trois ans, entre 80 000 et 90 000 boîtes par mois. L’AFSSAPS recommande aux prescripteurs de respecter strictement les indications prévues dans les autorisations de mise sur le marché. Aux pharmaciens, elle rappelle que l’Épitomax doit être délivré uniquement aux patients pour lesquels il est prescrit comme antiépileptique ou antimigraineux mais souligne que, « à ce titre, il n’y a pas lieu de cesser la délivrance » du produit.
Dans sa mise en garde, l’Agence rappelle « que la démarche de perdre du poids n’est ni anodine, ni sans conséquences pour la santé », qu’elle « doit entrer dans le cadre d’une démarche globale individualisée et s’inscrire sur le long terme sous le contrôle d’un médecin ». Dans le cadre des plans Nutrition Santé et Obésité, elle a mis en place, signale-t-elle, un groupe de travail sur les risques liés à la demande d’amaigrissement.
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