Dans la schizophrénie de l'adolescent

Mise en évidence d'anomalies du cortex

Publié le 22/09/2008
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POUR LA PREMIÈRE FOIS, des équipes de chercheurs ont mis en évidence des anomalies anatomiques cérébrales chez des adolescents schizophrènes. Le travail mené par des Français (unité mixte CEA-INSERM U797, service hospitalier Frédéric-Joliot, Orsay) et des Britanniques (institut de psychiatrie de Londres) conclut que cette particularité existe probablement dès le début de la maladie. L'équipe d'A. Cachia fonde cet avis sur l'absence de relation avec la durée de la pathologie ou les doses thérapeutiques administrées.

Les chercheurs ont établi leur réflexion de départ sur un constat chez l'adulte. La schizophrénie a été souvent associée à des anomalies du lobe temporal, ainsi qu'à des repliements du cortex. La schizophrénie à début précoce (avant 18 ans) est considérée comme impliquant des troubles du développement neurologique plus prononcés dans un plus large éventail de structures cérébrales. Les chercheurs ont donc formulé l'hypothèse que la schizophrénie à début précoce est associée à des altérations de la plicature du cortex et implique des aberrations structurelles temporales supérieures et du sillon collatéral.

Aire temporale supérieure et sillon collatéral.

Un logiciel de traitement d'images IRM sophistiqué et automatisé a permis de confirmer l'hypothèse auprès de 51 patients (de 16 ans en moyenne) et de 59 témoins. La technique a évalué la surface globale des sillons sur le cortex et ses plicatures. Un intérêt tout particulier a été porté à l'aire temporale supérieure et au sillon collatéral.

Chez les jeunes patients (par rapport aux témoins) sont apparus des indices globaux des sillons plus bas sur les deux hémisphères et un index inférieur au niveau du sillon collatéral gauche. Cette dernière pourrait expliquer les substrats neurobiologiques de cette schizophrénie de l'adolescent. Elle se caractérise par des anomalies prémorbides telles que retrait social, trouble du langage et de la parole ou retard de développement. Par rapport aux formes de l'adulte, celle de l'adolescent s'associe à davantage de troubles du développement, une psychopathologie globalement plus sévère, une résistance plus marquée au traitement et un pronostic plus péjoratif.

Les auteurs concluent que ce travail devrait aider à mieux comprendre les relations entre la clinique et le développement cérébral. Il pourrait préciser des régions cibles pour de nouvelles thérapeutiques.

J Am Acad Child Adolesc. Psychiatry, 2008 ; 47(10).

> Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8424