Mise à disposition de Lantus, insuline de longue durée d'action à une injection par jour

Publié le 27/08/2003
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Dans le diabète de type 1, le schéma idéal de l'insulinothérapie est un schéma « intensifié », dit « basal-bolus », soit, jusqu'à présent, deux injections quotidiennes d'insuline basale (en général, NPH) associées à 3 à 5 injections d'insuline rapide (en bolus) avant chacun des repas. Il faut remarquer, d'une part, que ce schéma devrait comporter trois injections d'insuline basale pour être vraiment « idéal », sans risque d'hyperglycémie matinale, puisque la durée d'action de l'insuline NPH est de 8 heures en moyenne et, d'autre part, que chaque injection s'accompagne d'un pic d'insulinémie qui peut entraîner une hypoglycémie plus ou moins symptomatique.

En France, seulement 40 % des 200 000 diabétiques de type 1 suivent ce protocole, en particulier parce qu'il est très contraignant. Sans établir de relation directe de cause à effet, ce chiffre est à rapprocher des 41 % de cette même population dont le taux d'HbA1c est supérieur à 8 %, loin du taux souhaitable de 7 % maximal susceptible de témoigner d'une diminution des risques liés aux diabète. Pour le Pr Charbonnel, il est donc raisonnable d'espérer que, avec une seule injection par jour, l'insuline glargine (Lantus), analogue de l'insuline humaine, soit susceptible d'améliorer le nombre de patients correctement traités.

Une escalade thérapeutique

Dans le diabète de type 2, l'insulinothérapie intervient au terme d'une « escalade thérapeutique » quasiment inexorable, dont il faut avertir le patient, commençant par les mesures d'hygiène de vie et passant par les antidiabétiques oraux en mono- ou plurithérapie. En France, dans ce type de diabète, le recours à l'insuline survient en général beaucoup plus tard que dans nombre d'autres pays industrialisés. De l'avis du Dr Charpentier, cela est en grande partie responsable du fait que moins d'un tiers de ces patients aient un diabète équilibré et que plus d'un tiers d'entre eux aient une HbA1c supérieure à 8 %. Parmi les multiples raisons de cette situation, le Dr Charpentier considère qu'il ne faut pas sous-estimer la « timidité » des médecins français à l'égard de l'insulinothérapie, due à un manque de conviction d'une balance bénéfice-risque positive.
Pour lui aussi, Lantus devrait permettre d'améliorer la prise en charge des patients susceptibles de bénéficier d'une insulinothérapie, soit en association avec des antidiabétiques oraux, soit seule (schéma « basal-bolus »). Comme dans le diabète de type 1, Lantus est administré en une seule injection journalière, au lever ou au coucher (mais toujours au même moment, une fois celui-ci choisi). Son efficacité est comparable à celle de l'insuline NPH, mais elle comporte l'avantage notable de diminuer le risque d'hypoglycémie nocturne de façon significative (plus de la moitié chez les patients traités concomitamment avec des antidiabétiques oraux).

Amener l'HbA1c sous la barre des 7 %

Le Dr Charpentier souligne qu'actuellement 200 000 diabétiques de type 2 sont traités par insuline sur les deux millions diagnostiqués (le nombre de diabétiques non dépistés serait compris entre 300 000 et 800 000). Pour lui, l'insulinothérapie devrait être instituée de façon plus précoce pour de nombreux patients, afin d'amener leur taux d'HbA1c sous la barre des 7 %, seul moyen de diminuer significativement les risques majeurs de complications vasculaires que courent ces patients. La mise à disposition de Lantus, depuis le 25 août, peut puissamment contribuer à atteindre cet objectif.

Conférence de presse organisée par les Laboratoires Aventis France.

Dr Serge CANNASSE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7371