Qui a dit que le monde était devenu un village ? Dans les expérimentations de télémédecine que nous présentons cette semaine, c’est plutôt le village qui se trouve – par la magie de la technologie – relié avec le reste du monde ! Des médecins généralistes exerçant souvent en zones déficitaires se voient ainsi mis en contact en temps réel avec leurs correspondants spécialistes ou tout simplement avec leurs patients. Télé-consultation, télé-expertise, télé-réunion… Doucement, mais sûrement, la télémédecine est en train d’infuser jusqu’aux terroirs les plus isolés, vécue comme une manne miraculeuse par les médecins les plus esseulés.
Evidemment, pour un grand nombre de nos lecteurs, cette façon de présenter les choses sera encore perçue comme une illusion d’optique. Pourtant, c’est un des heureux paradoxes de cette révolution 2.0 des moyens de communication. Elle arrive et chacun devrait un jour pouvoir en bénéficier. En témoignent les évolutions techniques et culturelles de ces dernières années. à ses débuts la télémédecine se trouvait cantonnée au monde hospitalier. Elle est en passe de devenir un outil précieux, pour les médecins de ville en priorité. Il y a dix ans, ce n’était encore qu’un joujou pour docteurs branchés. Désormais, elle est de plus en plus utilisée par les médecins de terrain. Et elle a métamorphosé le quotidien des heureux élus qui s’en servent presque comme un jeu d’enfant. Demain, c’est certain, cette dynamique aura vocation à entrer dans le cabinet – ou, plus probablement, dans la maison de santé – du Dr Toutlemonde…
Certes, on n’en est pas tout à fait à ce stade. Mais, comme notre dossier le montre cette semaine, les choses pourraient aller très vite, pour peu que les pouvoirs publics acceptent d’impulser le mouvement. C’était l’engagement n° 7 du « Pacte Territoire santé » lancé il y a un an par Marisol Touraine. Et, de fait, la télémédecine semble, sinon « la » solution aux déserts médicaux, du moins l’un des meilleurs moyens pour remédicaliser le territoire, désenclaver nos campagnes et aider les médecins ruraux. Voilà un outil qui permet non seulement de valoriser l’installation des médecins généralistes en zones blanches, mais aussi de pallier à la raréfaction de la médecine de deuxième recours en des points de plus en plus nombreux de l’Hexagone. Reste qu’une fois encore, tout reste à inventer sur le plan tarifaire. Entre les expérimentations lancées par le PLFSS 2014 et le quasi-bénévolat de certains, il va bien falloir trouver une voie plus pérenne.
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