Cinéma
« Les Merveilles », deuxième long métrage d’une jeune réalisatrice de 33 ans, Alice Rohrwacher, a été l’une des bonnes surprises du festival de Cannes, qui lui a d’ailleurs attribué son grand prix. La cinéaste, de père allemand et de mère italienne, nous entraîne dans sa région natale, dans la campagne entre l’Ombrie, le Latium et la Toscane. On suit la fille aînée d’une famille italo-allemande marginale, qui vit quasiment en autarcie. L’adolescente, nommée Gelsomina, aime la vie qu’elle mène, à récolter le miel avec son père, mais est aussi attirée par une existence moins rude et par les merveilles que promet une émission de téléréalité dont la belle présentatrice n’est autre que Monica Bellucci. Le film évoque ainsi avec grâce, chaleur et sensibilité, pêle-mêle, l’adolescence, la destruction des paysages, les idéaux du retour à la nature, les illusions du luxe et des images… À voir.
« Cinquante nuances de Grey », c’est un succès planétaire, avec 100 millions de livres en circulation, un romantisme chic allié à un érotisme qui, pour être à base de sado-masochisme, n’en est pas moins soft. Si, à la lecture, tous les fantasmes sont sans doute permis, ce n’est pas le cas avec cette adaptation appliquée, deuxième long métrage de la réalisatrice britannique Sam Taylor-Johnson. Certes, Dakota Johnson (la fille de Melanie Griffith et de Don Johnson) est charmante et l’Irlandais Jamie Dornan, au-delà de son visage un peu poupin, ne manque pas d’atouts. Ils forment un beau couple mais, y compris dans les scènes sexuelles, ne suscitent pas énormément d’étincelles. De quoi regretter Kim Basinger et Mickey Rourke (dans « 9 semaines et demi », pardon pour la référence antédiluvienne). Le film est interdit seulement aux moins de 12 ans. Tant mieux, car il ne devrait faire rêver que les adolescentes. Ce qui serait déjà pas mal.
Désert médical
À l’affiche également cette semaine « Un village presque parfait », remake de la savoureuse comédie québécoise « la Grande Séduction », l’histoire d’un village isolé dont les habitants sont prêts à tout pour convaincre un médecin de la ville de rester parmi eux. Le maire de ce désert médical pyrénéen nommé Saint-Loin-la-Mauderne est incarné par Didier Bourdon et le praticien très parisien par Lorànt Deutsch.
Dans un autre genre, « l’Enquête », de Vincent Garenq, fait de l’affaire Clearstream un thriller, avec Gilles Lellouche dans le rôle du journaliste Denis Robert et Charles Berling dans celui du juge Van Ruymbeke. « Mon fils », de l’Israélien Eran Riklis, suit un jeune Arabe qui quitte son village pour étudier dans un prestigieux lycée de Jérusalem.
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