JAZZ-ROCK
2001 est, notamment, l'année Miles Davis. Mai : célébration de son 75e anniversaire. Septembre : hommage pour la 10e année de sa disparition. L'occasion pour les maisons de disques de rééditer ou de sortir des albums et des concerts restés rares ou inédits.
Dès 1969, le divin trompettiste avait entrepris une mini-révolution qui allait transformer le visage du jazz d'alors : introduire les instruments électriques et les rythmes binaires du rock pour créer une musique nouvelle, différente et, surtout, dérangeante à l'époque. Le résultat : « In A Silent Way », première pierre du futur jazz rock. Mais après avoir été une musique expérimentale en studio, le jazz rock a besoin de trouver ses marques auprès d'un public nouveau. Pour cela, Miles Davis et son groupe à géométrie variable investissent un haut lieu de la musique vivante, après avoir rôdé la formule devant des spectateurs totalement médusés, lors du festival de jazz d'Antibes en 1969.
En mars 1970, le prince des ténèbres et ses acolytes - Wayne Shorter (saxes), Chick Corea (claviers), Dave Holland (basse), Jack DeJohnette (batterie) et Airto Moreira (percussions) - se retrouvent donc au Fillmore East, club mythique de Second Avenue à New York. Ce concert, jusqu'ici inédit et enregistré un mois avant « Bitches Brew », l'album considéré comme le faire-part de la naissance du jazz Fusion, fait l'objet désormais d'une sortie en double CD, sous le titre, « Miles Davis - Live At The Fillmore East » (Columbia/Sony Music).
Au répertoire, quelques perles de la composition du leader : « Bitches Brew », « Miles Runs The Voodoo Down » ou « It's About Time/The Theme ». Et surtout, un groupe qui pratique, sous la houlette du trompettiste en pleine extase, une musique en total décalage avec les thèmes, les rythmes et l'approche du jazz d'alors. Le grand déballage de décibels, de percussions et d'instruments électriques entre en télescopage avec des soli aux accents free, le tout devant un public en complète déroute. Trente ans après, l'histoire a effacé les polémiques et des enregistrements comme celui-ci sont incontournables. (A noter que trois titres inclus ont été enregistrés au festival de jazz de Newport, en juillet 1969, sans Wayne Shorter).
Le dernier acte sera la parution en octobre d'un coffret de 3 CD, intitulé « The Complete In A Silent Way Sessions ».
Enfin, pour fêter le 10e anniversaire de la mort de Miles, un hommage lui sera rendu par plusieurs jazzmen actuels - Eric Lelann, Paolo Fresu, Bojan Z., Flavio Boltro - dans deux clubs du quartier des Halles à Paris (Sunside et Sunset - du 25 septembre au 3 octobre, 21 heures).
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