Si les choses ont bougé dans le domaine de la migraine depuis quelques années, grâce aux efforts d'information et à l'arrivée des médicaments spécifiques de la migraine - les triptans -, un besoin de formation au niveau de la relation médecin-patient est toujours d'actualité.
Le médecin doit être formé à une bonne écoute et être capable d'évoquer un diagnostic de migraine (la différencier des autres céphalées) en l'espace du temps court d'une consultation, tout en rassurant le patient (j'ai bien compris votre problème, un traitement efficace existe).
Certains patients n'osent pas parler
A l'heure actuelle, malgré toutes les émissions et les articles sur le sujet, nombreux sont encore les migraineux qui ne se reconnaissent pas comme tels. D'après des témoignages de patients souffrant de migraine, certains n'osent pas en parler, déstabilisés par des remarques du genre : « Vous le faites exprès pour avoir un congé supplémentaire. » La migraine a des conséquences fâcheuses sur la vie professionnelle, sociale et familiale, voire sexuelle, comme le résume une patiente : « Je donnerai tout pour ne plus avoir de migraines. »
Dans une récente enquête française qui a porté sur des migraineux recrutés par des médecins généralistes durant six semaines, 85 % d'entre eux avaient un diagnostic certain ou probable, par rapport aux critères de l'IHS (International Society), et en moyenne quinze ans d'ancienneté de migraine. Par cette enquête, on apprenait aussi que 50 % des patients s'automédiquent, que 43 % n'ont même jamais consulté un médecin pour leurs crises de migraine, et que 30 % se plaignent que leur médecin n'a pas fait grand-chose pour eux.
Poser quelques questions simples
On le conçoit, lorsque le patient vient consulter pour un autre motif en avouant « J'ai souvent mal à la tête », il faut lui poser quelques questions simples telles que : « Comment apparaît le mal de tête ? S'agit-il vraiment de crises ou souffrez-vous pratiquement tous les jours ? Avez-vous des nausées, des vomissements ? » Bref, dépister les patients qui sont résignés, en croyant que leur mal de tête est dû au stress, à leurs difficultés psychologiques, à leurs problèmes hormonaux, en somme à des facteurs déclenchants, alors que la physiopathologie de la migraine reste encore obscure.
D'où l'idée de créer un outil pouvant aider les médecins généralistes à conforter leurs connaissances dans ce domaine, et à apporter de bonnes réponses aux interrogations exprimées par les patients. Ce nouveau petit ouvrage à donc été conçu à partir de questions de patients et de réponses d'experts, ensuite validées par le groupe GIN. A titre d'exemple, on trouve dans cet ouvrage des réponses à des questions auxquelles il n'est pas facile de répondre, telles que : « Combien de temps vais-je souffrir de maux de tête ? J'ai tout essayé comme traitement, existe-t-il encore d'autres possibilités ? »
Enfin, une fiche interactive permettra aux médecins de poser des questions suggérées par leurs patients (et non énoncées dans cet ouvrage), cela grâce au site du GIN ou par courrier.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires AstraZeneca.
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