La prévalence de la migraine est estimée, chez l'adulte, entre 12 et 15 %. La moitié des migraineux ne consultent pas pour leur migraine, 52 % s'automédiquent, seuls de 8 à 10 % bénéficient d'un triptan, alors que deux tiers des patients se disent insatisfaits de leur traitement. L'automédication constitue un important facteur de risque d'abus médicamenteux conduisant aux céphalées quotidiennes chroniques (CCQ), qui toucheraient aujourd'hui deux millions de personnes dans notre pays.
Ces données ont conduit l'ANAES à élaborer des recommandations qui ont été rendues publiques en février dernier. Elles concernent, d'une part, le diagnostic, d'autre part, le traitement. Quelques critères simples proposés par l'IHS (International Headhache Society) doivent aider le praticien à affirmer le diagnostic :
- au moins cinq crises de céphalées présentant les critères suivants :
- crises durant de 4 à 72 heures ;
- céphalées ayant au moins deux des caractéristiques suivantes : unilatérales, pulsatiles, d'intensité modérée à sévère, aggravées par les activités physiques ;
- existence pendant les céphalées de nausées et/ou vomissements et/ou de photophobie et phonophobie ; - examen clinique doit être normal entre les crises.
Si ces critères sont remplis, aucun examen complémentaire n'est nécessaire. Il faut en revanche prescrire un scanner ou une IRM devant une première crise ou face à une transformation nette des caractéristiques de la céphalée.
Quant au traitement de la crise, la principale nouveauté des recommandations est la prescription, sur une même ordonnance, d'un AINS et d'un triptan. L'AINS doit être privilégié en première intention, mais, en cas d'efficacité insuffisante évaluée à la deuxième heure, le patient doit prendre le triptan. Si au cours de trois ou quatre crises consécutives, l'AINS s'est révélé inefficace, le triptan doit être pris d'emblée. Cette copresciption a pour objectif de soulager le plus rapidement possible le patient et d'éviter l'engrenage aboutissant à une automédication de plus en plus abusive et in fine à l'apparition de CCQ.
* Les recommandations qui précisent également les indications des examens complémentaires, les modalités de prescription des traitements de fonds et les cas particuliers, notamment les migraines de l'enfant ou de la femme enceinte, peuvent être consultées sur le site de l'ANAES (www.anaes.fr).
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