Un patient migraineux qui déclare plus de 2 prises d'antalgiques par semaine doit bénéficier d'un traitement de fond et d'un suivi régulier, afin d'éviter la transformation de la maladie migraineuse en céphalée chronique quotidienne par abus de médicaments pris de façon désordonnée et anxieuse.
Le traitement de fond concerne les crises fréquentes (au moins 2 crises par mois) et invalidantes.
« Il est largement sous-utilisé, prescrit seulement chez 7 % des migraineux », selon le
Dr Lantéri.
En pratique, et cela est confirmé par une étude récente (« Revue Neurol » ; 2000, 156 :1106-12), la dihydroergotamine (DHE), très bien tolérée à la posologie de 10 mg/jour per os, est prescrite par les omnipraticiens. Viennent ensuite les bêtabloquants (métoprolol ou propranolol) ; les autres thérapeutiques (méthysergide, l'oxétorone, le pizotifène, la flunarizine, l'indoramine ou un antidépresseur tricyclique à faible dose) ne sont utilisés qu'en cas d'échec de la DHE et/ou des bêtabloquants. En fait, il n'y a pas d'élément prédictif de réponse ; le choix dépend de la comorbidité et du meilleur index thérapeutique. L'antimigraineux est habituellement prescrit pendant au moins trois à six mois, puis un arrêt progressif est entrepris. Selon l'évolution, il est réadministré, le cas échéant.
Suppression des facteurs favorisants
Chez un migraineux donné, il existe généralement plus de trois facteurs déclenchant la crise : il est très sensible à tout facteur de variation (volume du sommeil, sevrage en caféine, stress, taux d'estrogènes, diminution du nombre des repas, etc.), à rechercher systématiquement de façon à conseiller les modifications hygièno-diététiques appropriées.
D'après la communication des Drs Michel Lantéri-Minet et Haiel Alchaar (CHU Nice), dans le cadre d'un atelier organisé par les Laboratoires Schwarz Pharma.
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