Alors qu’il existe autant d’enfants migraineux chez les garçons que chez les filles, dès la puberté une prédominance féminine est retrouvée avec un sex ratio de trois femmes pour un homme, vraisemblablement en lien avec l’influence de la vie hormonale. Environ 60 % des femmes signalent d’ailleurs un lien entre la survenue de leurs règles et l’apparition d’une crise de migraine. Moins de 10 % des femmes, signalent une seule crise par mois, à chaque cycle, guidée par les règles
(J-2 à J+2) : il s’agit de la crise cataméniale pure.
La pilule contraceptive a aussi une influence certaine sur la migraine, avec différents cas de figure possibles (règle des trois tiers). Elle peut augmenter la sévérité des crises ou déclencher la première crise (1/3 des femmes), avoir un effet neutre (1 femme sur 3) ou au contraire améliorer les crises (1 femme sur 3).
« Lorsque l’on voit une femme migraineuse, il n’est pas possible de savoir dans quel sens va évoluer sa migraine sous pilule, explique le Dr Anne Donnet (neurologue, hôpital de La Timone, Marseille). Il faut donc en informer la patiente et lui dire qu’un point doit être fait, en cas d’aggravation, avec son médecin ou son gynécologue pour éventuellement changer de contraception. » En cas de migraine avec aura, il est préférable de prescrire une pilule progestative pure plutôt qu’une pilule œstro-progestative.
Lune de miel pendant la grossesse
L’évolution durant la grossesse est imprévisible et peut être très variable, y compris d’une grossesse à l’autre. Pour deux tiers des femmes, la grossesse est une « période de lune de miel » au cours de laquelle les crises diminuent ou disparaissent. Si la femme allaite, l’amélioration a tendance à se prolonger.
Au moment de la ménopause, il n’y a pas de loi générale. Chez certaines, notamment celles qui ont été hormono-sensibles toute leur vie (migraine débutant à la puberté, en lien avec les règles, s’améliorant pendant la grossesse, etc.), on constate un tarissement de la maladie au moment de la ménopause. En revanche, certaines femmes peuvent commencer leur migraine à la ménopause sans avoir été migraineuses auparavant.
Quel que soit le sexe, la prise en charge de la crise de la migraine est la même et repose sur l’administration d’AINS et de triptans. Seule, la véritable crise de migraine cataméniale peut nécessiter de jouer sur une pilule ou de mettre en place un traitement séquentiel hormonal si le cycle est régulier et si la crise de migraine survient toujours au même moment. Ce traitement repose sur des petites doses d’œstrogel en application cutanée avant les règles afin de limiter la chute d’œstrogènes. Il est également possible de donner des triptans en préventif en encadrant la crise de migraine (5 à 7 jours).
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