L'un est Luxembourgeois, l'autre Belge, tous deux admirent les frères Coen et signent un premier long métrage qui, pour n'être pas sans défauts, mérite qu'on s'y attarde.
Un huissier de justice pouvait-il être le héros d'autre chose que d'une comédie ? Boon et Brandenburger s'amusent en tout cas à mélanger les genres, avec du comique et du burlesque liés à une bonne dose de drame et un soupçon de comédie musicale.
Car l'huissier a une épouse névrosée qui a des problèmes avec la société de consommation et s'ennuie profondément. Il hérite aussi, pour l'accompagner lors des saisies, d'un policier trop compatissant. Sans oublier le copain qui a la fièvre acheteuse.
De quoi déstabiliser l'homme le plus équilibré, ce que bien sûr notre héros n'est pas.
Les aventures de ce quatuor sont racontées avec le plus grand sérieux tout en étant souvent drôles. Albert Dupontel est parfait dans le rôle de l'huissier dépassé par les événements et Marie Trintignant est comme d'habitude aussi toquée que chaleureuse. Serge Larivière et Bouli Lanners leur donnent la réplique avec une authentique vis comica.
« Petites misères » (le titre viendrait d'un jeu de cartes dans lequel on essaie de gagner même avec un mauvais jeu...) souffre de quelques ruptures de rythme. Mais l'humour décalé qui décrit ce triste monde où la consommation et l'argent sont rois emporte l'adhésion.
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