DE NOTRE CORRESPONDANTE
En MIDI-PYRÉNÉES, la commission d’organisation électorale du scrutin des Urml a finalement validé les neuf listes en lice, malgré un litige concernant deux d’entre elles. (la liste Unof et la liste Espace Généraliste, voir « le Quotidien » du 25 avril.)
Pas moins de 405 candidats se disputeront donc les 60 sièges offerts dans la région. Pour les élire, 5 879 médecins libéraux (dont 3 071 spécialistes et 2 808 généralistes) auront le choix entre quatre listes dans le collège des spécialistes, comme lors des élections de 2000 (Csmf, FMF, SML, Union collégiale). Cinq listes se partageront par ailleurs les voix des généralistes (Csmf, FMF, MG-France, SML, et la nouvelle venue : Espace Généraliste).
Une nouveauté qui – officiellement – n’inquiète pas beaucoup les syndicats majoritaires. Le dermatologue toulousain Jean- Charles Gros, président de la Csmf régionale, et qui conduit la liste des spécialistes, évoque une possible «dilution des votes», mais l’hypothèse est immédiatement balayée d’un revers de main par Michel Chassang. Le président de la Csmf a fait le déplacement à Toulouse il y a quelques semaines pour soutenir ses troupes. «Au contraire, la présence d’une liste supplémentaire favorisera plutôt les gros syndicats comme le nôtre, avait-il alors assuré. Nous tenons la maison depuis plusieurs années, nous le faisons bien, il n’y a pas de raison que cela change.»
En 2006, la Csmf avait remporté 28 sièges sur 60 en Midi-Pyrénées, dont 13 dans le collège des généralistes, à égalité avec MG-France, et 15 dans le collège des spécialistes.
En Midi-Pyrénées comme ailleurs, la campagne se joue autour de la convention, «un prétexte, car quoi qu’il arrive, elle courra jusqu’en 2010», affirme le président de la Csmf.
«C’est le thème fort de notre campagne au plan national comme au plan régional. Si nous remportons les élections, on comprendrait mal que le gouvernement continue de négocier avec des gens devenus minoritaires», prévient de son côté Jean-Louis Bensoussan, généraliste à Castelmaurou (Haute-Garonne), et qui conduit la liste de MG-France dans la région. Voilà pour le ton.
«Mais au-delà des contestations, nous sommes aussi dans les propositions, nuance-t-il ; nous revendiquons notamment une meilleure participation des médecins dans la vie locale.» En 2000, au comptage des voix, MG-France était légèrement devant la Csmf, bien qu’il ait obtenu le même nombre de sièges. «Nous espérons évidemment faire mieux cette année.»
Dans cet échiquier, les syndicats minoritaires tenteront tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu et ils contribueront peut-être à modifier la donne.
L’arrivée d’Espace Généraliste est perçue, paradoxalement, comme «une bonne nouvelle» chez MG-France. Le syndicat espère même qu’elle contribuera à une meilleure participation lors du scrutin 2006. Il y a six ans, le taux de participation était de 56 % chez les généralistes.
MG-France avec le Snjmg.
Voilà pour la version officielle. En coulisses, le syndicat de Pierre Costes a misé sur le rassemblement, en sollicitant le Syndicat des jeunes médecins généralistes (Snjmg) pour faire liste commune. Au Snjmg, le principe retenu était en effet de s’associer en fonction des situations locales avec l’un ou l’autre des syndicats.
En Midi-Pyrénées, trois jeunes généralistes ont répondu présents ; parmi eux, le Dr Pierre Martin est en quinzième position. «Nous avons accepté la proposition de MG-France car leurs revendications rejoignent les nôtres», explique-t-il, avant de préciser qu’ «à l’époque Espace Généraliste n’avait pas encore monté sa liste». L’arrivée d’Espace Généraliste est donc bien la nouveauté du scrutin en Midi-Pyrénées. Michel Bismuth, généraliste à Labarthe-sur-Lèze, qui conduit le mouvement, conteste le fait que cette organisation soit une succursale de MG-France. «Les trois premiers noms sur la liste sont des électrons libres, moi-même je n’étais pas syndiqué jusqu’à présent. Notre projet consiste à faire remonter des revendications et des idées de terrain et travailler sereinement au sein des Urml, sans pour autant tout révolutionner», explique-t-il.
Luc Bonnin, généraliste dans le Tarn et numéro quatre sur la liste, est pour sa part un ancien cadre de MG-France, élu à l’Urml jusqu’en 2003, date à laquelle il a préféré mettre fin à son mandat. «Je ne me retrouvais plus du tout sous la bannière MG-France; aujourd’hui, j’apprécie la présence de gens d’horizons divers chez Espace Généraliste. Cela apporte une grande richesse et une bouffée d’oxygène. Dans ce contexte, nous aurons un rôle à jouer en nous démarquant de la Csmf et de MG-France qui sont dans une seule logique d’affrontement.»
Pour Pascal Bazerque, généraliste à Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées et tête de liste FMF, la devise est la suivante : mieux vaut être du côté du manche que de la pioche. «Nous souhaitons être présents à l’Urml car nous sommes en désaccord avec ce qui a été fait sur un certain nombre de dossiers, comme le DMP ou l’EPP», et de conclure : «j’espère que le plus grand nombre de listes donnera lieu à une dilution des votes aux dépens de la Csmf.»
Côté spécialistes, l’Union collégiale présente une liste conduite par le chirurgien Philippe Cuq, par ailleurs président national de l’Union des chirurgiens de France (Ucdf). Le psychiatre Maurice Bensoussan, pour le SML, rappelle, quant à lui, l’engagement et le travail accompli par son syndicat au niveau de la permanence des soins. Il se dit confiant quant aux élections, mais précise que les élus SML seront attentifs à deux éléments : «Que les unions s’engagent pour que le privé reste compétitif dans la région et que les choses soient plus transparentes au niveau financier concernant l’EPP.»
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