Avec 25 zones identifiées comme sous-médicalisées et 338 communes qui rencontrent des difficultés à recruter durablement des médecins, la région Midi-Pyrénées fait figure de parent pauvre de la démographie médicale en dépit de son attractivité climatique et économique. Pour y remédier, le Conseil Régional a décidé, cette semaine, lors de son assemblée plénière, d’une nouvelle mesure incitative pour attirer les futurs généralistes. Une indemnité d’études pour les étudiants en médecine les moins favorisés sera mise en place à la rentrée en partenariat avec la Faculté de médecine de Toulouse. Le coût total de cette bourse, qui préfigure celle que le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » entend mettre en œuvre lorsque les ARS seront opérationnelles, s’élève à 20 400 euros par étudiant sur 5 ans : 300 euros par mois de la deuxième à la quatrième année puis 400 euros de la cinquième à la sixième année. Cette allocation est d’un montant plus modeste que ce qui est prévu par l’amendement Rolland à HPST (1 200 euros par mois) mais impose une contrainte moins lourde. L’étudiant s’engage à exercer pendant cinq ans dans une zone déficitaire de la région à l’issue de son DES de médecine générale. Tandis que l’allocation de l’amendement Rolland prévoit un engagement de 10 ans à exercer en libéral dans le canton décidé par l’agence régionale de santé. En Midi-Pyrénées, l’objectif est d’attribuer 10 bourses par an, à rembourser si l’étudiant ne remplit pas sa part du contrat.
Cette mesure vient compléter le « plan en faveur des zones sous-médicalisées » lancé en 2006 par le Conseil Régional présidé depuis 1998 par le socialiste Martin Malvy (photo). La région verse déjà une aide financière sous la forme d’une indemnité de transport et de logement aux internes de médecine générale qui acceptent d’accomplir leur stage ambulatoire de troisième cycle en zone sous-médicalisée. Actuellement, sept internes en bénéficient. Elle accorde également une indemnité aux généralistes qui souhaitent suivre la formation de maître de stage. En outre, une prime de 8 000 euros est également proposée aux médecins généralistes qui s’engagent à exercer pendant cinq ans dans une zone déficitaire. Le praticien doit simplement produire des justificatifs des dépenses d’investissement liées à son activité.
Toujours dans l’esprit de la loi Bachelot, le Conseil Régional entend soutenir la création de maisons de santé pluridisciplinaires. Le gouvernement a prévu un financement de 20 millions d’euros en 2010 pour soutenir ces structures. Quatre sont déjà ouvertes en Midi-Pyrénées et sept sont en construction. L’aide de la Région porte sur l’acquisition, la construction ou la réhabilitation de locaux « en vue de créer une maison de santé pluridisciplinaire en milieu rural et prioritairement dans une zone sous-médicalisée ». Pour autant, bien qu’il soit raccord avec la politique incitative du gouvernement pour ce qui est de la démographie médicale, Martin Malvy ne donne pas quitus à Roselyne Bachelot sur l’ensemble de son projet de loi. Il est également président de l’Association des petites villes de France (APVF). Et à ce titre, il s’est illustré l’automne dernier, dans la défense des « petits hôpitaux ». « Là où les hôpitaux ou leurs MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) disparaissent, les jeunes médecins ne viendront plus s'installer » avait-il prévenu en présentant le dernier « livre blanc » de l’APVF. En Midi-Pyrénées, si aucune mesure n’était mise en œuvre, les prévisions tablent sur une chute de 22 % de la densité médicale d’ici 2030.
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