Midi-Pyrénées, entre surprise et demande de précisions avant le second tour

Publié le 23/04/2012
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Dans les cabinets et les services hospitaliers, les médecins ne donnent pas encore carte blanche au favori des sondages… Jean-Marc Boulesteix, psychiatre et neurologue à l’hôpital de Cahors, explique : « En tant que médecin hospitalier, je connais bien le fonctionnement des hôpitaux en France mais aussi chez nos voisins européens et je ne suis pas mécontent de ce que le président sortant a fait chez nous. En revanche, j’ai beaucoup de mal à me faire une opinion sur François Hollande. » Même inquiétude pour son épouse, médecin vasculaire en libéral et à l’hôpital. « Je trouve que François Hollande n’a pas de politique de santé précise, s’il est élu, nous nous orienterons vers plus de salariat, ce à quoi je m’oppose », indique-t-elle.

Philippe Cuq, chirurgien et vice-président du BLOC, prévient de son côté : « La campagne ne fait que commencer, car les propositions nous ont semblé trop floues en matière de santé, en particulier dans le programme de François Hollande. Nous tenons à prévenir les candidats : le diable est dans les détails ! Dès cette semaine, Le BLOC interpellera donc les deux candidats du second tour, afin qu’ils précisent leurs projets. » Ce qui le gêne avant tout : la promesse de remettre de l’argent dans l’hôpital public. « Si tel est le cas, cela va être très difficile pour les établissements privés. »

Quant à la montée du Front national, certains n’en sont qu’à moitié étonnés... « Nous avons organisé deux colloques avec les représentants politiques des candidats avant le premier tour et j’ai été frappé par la présence du FN sur le terrain. Ils connaissent les sujets, à l’inverse des représentants du MoDem et du Front de gauche, tout simplement absents », décrit le Dr Cuq. Pour Jean-Marc Boulesteix, « ces votes extrêmes relèvent plutôt de la pensée magique, révèlent une certaine immaturité de l’électorat et une sanction de la personnalité controversée du président sortant ». « C’est dommage », ajoute-t-il.

Michel Combier, généraliste à Toulouse et secrétaire adjoint du CSMF, recommande quant à lui « d’attendre le 2e tour et... le 3e, c’est-à-dire les législatives qui pourraient réserver de nouvelles surprises et provoquer une majorité difficile à gérer... ».

 DE NOTRE CORRESPONDANTE BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 20120423