LE COEUR répond à diverses formes de stress par une croissance hypertrophique, accompagnée d'une fibrose et, au bout du compte, d'une baisse de la contractilité ; cette réaction est due à une régulation négative de l'alpha-MHC et une régulation positive de la bêta-MHC, lesquelles sont les principales protéines contractiles du coeur.
«Nous montrons qu'un microARN spécifiquement cardiaque (miR-208), encodé par un intron dans le gène alpha-MHC (alpha-Myosin Heavy Chain), est requis pour le développement de l'hypertrophie cardiaque, de la fibrose et de la hausse d'expression de la chaîne myosine bêta-MHC qui survient en réponse au stress et à l'hypothyroïdie», explique au « Quotidien » le Dr Eva van Rooij (University of Texas Southwestern Medical Center, Dallas), premier signataire de l'étude.
«Autrement dit, non seulement le gène alpha-MHC encode une protéine contractile majeure du coeur, mais il régule, via le microARN (miR-208), la croissance cardiaque et l'expression génique en réponse au stress et au signal hormonal. Notre travail suggère que si ce microARN (miR-208) pouvait être bloqué ou éliminé par un traitement, cela pourrait constituer une approche pour traiter la maladie cardiaque, car l'on sait que même une augmentation mineure de la chaîne lourde de la bêta-myosine (bêta-MHC) chez les humains peut diminuer la fonction cardiaque. Toutefois, avant que l'on puisse envisager l'inhibition du microARN (miR-208) comme un outil thérapeutique, il nous faut élucider le mécanisme exact de la régulation de la bêta-MHC. Bien que nos données suggèrent que le microARN (miR-208) régule l'expression de la bêta-MHC en influençant la fonction du récepteur de la thyroïde, nous essayons actuellement d'élucider la fonction précise de cette interaction sur l'expression de ce gène. Bien que la régulation de la réponse au stress par le microARN (miR-208) soit délétère, des fonctions supplémentaires du microARN (miR-208) semblent être requises pour maintenir une fonction de base du cardiomyocyte. »
Une approche ciblée.
«Nous pensons par conséquent qu'une approche ciblée qui ne perturberait que l'interaction entre le microARN et une cible spécifique, et éliminerait les fonctions délétères du microARN sans affecter ses fonctions bénéfiques, prévaudra sur l'ablation de la fonction globale de ce microARN», indique le Dr Van Rooij.
Van Rooij et coll. « Science », 23 mars 2007.
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