Plus d'un mois après l'approbation par son comité directeur de l'accord signé avec l'assurance-maladie, l'assemblée générale extraordinaire de MG-France, qui a réuni à Lyon 240 délégués, vient à son tour de valider ce document. L'assemblée se tenait le même jour que la manifestation nationale des praticiens opposés à l'accord MG-caisses. Un certain nombre de délégués, inquiets de ce que MG-France apparaisse comme en retrait par rapport aux autres organisations, n'ont pas ménagé les critiques sur les conditions dans lesquelles l'accord a été signé (« le Quotidien » du 8 mars). Ils ont exigé et obtenu que la lettre clé C à 20 euros devienne un objectif du syndicat. Le communiqué publié à l'issue de l'assemblée générale précise d'ailleurs que devra être prise en compte dans la négociation d'autres avenants « la revendication d'évolution vers la lettre clé du C à 20 euros ». Aucune échéance n'est cependant fixée.
Cette prise de position vise à donner des gages à l'opposition interne à MG-France. De même, le syndicat s'engage à soutenir les médecins qui ont facturé les consultations 20 euros en appliquant le DE « dans le cadre conventionnel » et qui seraient sanctionnés par les caisses. Le Dr Pierre Costes juge en effet que « l'on peut très bien comprendre la transgression que constitue pour des généralistes la hausse sauvage des tarifs, dès lors qu'il s'agit d'un moyen de pression de faire évoluer les textes conventionnels ».
Le syndicat défendra donc les généralistes ayant pratiqué un dépassement « dans le cadre conventionnel » mais pas ceux qui persistent à en faire une pratique systématique. La distinction entre les deux comportements sera cependant difficile à établir.
Le rappel de l'objectif du C à 20 euros et la défense des médecins qui dépassent les tarifs ont suffi, semble-t-il, à apaiser la crise qui secoue le syndicat depuis plusieurs mois. Leader de l'opposition à la ligne majoritaire, le Dr Philippe Sopéna, ancien vice-président de MG-France, se déclare « très content » de la position prise par l'assemblée générale. « MG-France, se félicite-t-il, rejoint le camp du C à 20 euros et défendra ceux qui l'appliquent ». « Entre, d'une part, la mobilisation qui ne faiblit pas et le succès de la manifestation du 10 mars (à laquelle MG-France n'appelait pas) et, de l'autre, le tournant de MG-France, le message pour le gouvernement est clair : il faut au plus vite rouvrir les négociations et trouver un accord avec les généralistes », souligne le Dr Sopéna.
Rencontre avec la coordination
Au-delà de la revalorisation de certains actes, estime le Dr Costes, MG-France veut, en substance, saisir l'occasion de la crise actuelle pour « améliorer l'ensemble du statut du généraliste ». Le syndicat va rencontrer, cette semaine, le Dr Jean-Paul Hamon, l'un des dirigeants de la coordination nationale des généralistes (opposée à l'accord conclu avec les caisses). Il s'agit, selon MG-France, d'une démarche normale de dialogue avec une organisation qui traduit, à sa façon, les préoccupations et les attentes des généralistes. Surtout, le syndicat va mettre à l'ordre du jour dans les prochaines semaines, outre la fameuse lettre clé à 20 euros, une série de revendications portant sur l'amélioration générale du métier, notamment l'aide à l'installation et la protection sociale du généraliste (indemnités journalières, maternité, retraite).
Le syndicat du Dr Costes réaffirme que la participation aux gardes doit se faire sur la base du volontariat, alors que, selon l'accord conclu entre le gouvernement, l'Ordre et l'assurance, l'Ordre établira la liste des médecins « tenus » de participer aux tours de garde. Ce qui, selon certains, semble exclure le volontariat (voir en page 5 les explications de l'Ordre sur ce sujet).
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