Dans une lettre au ministre de la Santé Xavier Bertrand, qui s’est déclaré « militant de la régulation libérale auprès des SAMU », les généralistes de MG France expriment leurs doutes sur les risques qu’encourent les libéraux impliqués dans cette activité. Le syndicat rappelle la complexité de la régulation par téléphone pour les généralistes de ville. « Sans possibilité de poser un vrai diagnostic, le médecin doit évaluer en quelques secondes une situation pour un patient qui n’est pas connu », peut-on lire dans cette lettre. « Il est difficile de poser un diagnostic précis en raison de la subjectivité de la personne qui nous parle, qui peut minimiser ou aggraver ses symptômes », confirme le Dr François Wilthien. Pourtant, c’est bien en fonction de cet appel que le généraliste décide ou non d’envoyer des secours. Dans la majorité des cas, un conseil médical suffit.
Mais la récente condamnation à 6 mois de prison avec sursis d’un médecin « régulateur libéral chevronné » pour non-assistance à personne en danger » met en évidence le risque judiciaire qui pèse sur les généralistes régulateurs.
« Que faire ? » s’interroge MG France. Si tout départ conduit à l’envoi d’une ambulance, le coût sera très important pour la société. D’un autre côté, « les juges condamnent systématiquement le non-envoi de moyens dès qu’un problème se pose », dénonce le syndicat qui craint que le développement de la régulation libérale s’accompagne d’une augmentation des affaires juridiques.
MG France suggère de préciser les règles pour que le rôle de conseil reste possible dans des conditions sécurisées et notamment de mieux distinguer les deux types d’appel, l’aide médicale urgente (le 15), et la régulation de la permanence des soins.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature