LES MURS ÉVOLUENT, le discours demeure. Le syndicat de généralistes MG-France vient d'inaugurer ses nouveaux locaux parisiens (un étage supplémentaire au même siège du 19e arrondissement) en présence d'une soixante d'invités, parmi lesquels le président CFDT de la CNAM, Michel Régereau, l'ancienne ministre de la Santé, Élisabeth Hubert, le directeur général de la Mutualité française, Daniel Lenoir, mais aussi des experts en santé et responsables syndicaux.
A cette occasion, le patron de MG-France, le Dr Martial Olivier-Koehret, a prononcé un discours tonique sur «les priorités du moment» (PDS, soutien aux maisons médicales de garde, régulation généraliste des appels, maisons de santé pluridisciplinaires, «concept fort de MG-France», soutien juridique aux collègues «harcelés» par les caisses...), mais aussi sur les grands enjeux pour la médecine générale. Le président du syndicat constate que «la valeur qui nous anime depuis 1986, garantir un égal accès de tous à des soins de qualité», est reprise dans tous les discours politiques. Roselyne Bachelot s'autoproclame volontiers «ministre de la qualité des soins» ou dépositaire d'une «politique de justice». Mais des discours à la réalité, il y a de la marge, explique en substance le chef de file de MG-France. Et de décrire une situation qui se dégradepour les médecins de famille ( «baisse démographique, baisse des revenus, baisse d'activité, souffrance professionnelle...») avec en corollaire, insiste-t-il, un «recul» des indicateurs sanitaires et de la protection sociale.
Le défi du recrutement.
Face à cette situation qui empire, les défis d'un syndicat qui aspire à «construire la médecine de demain» sont nombreux : défi «humain», d'abord, avec le recrutement difficile de médecins généralistes, mais aussi «d'obstétriciens, de chirurgiens», précise le président de MG, qui a élargi récemment sa délégation syndicale à des spécialistes. Défi «financier» aussi, compte tenu de la dette sociale accumulée et des déficits publics qui fragilisent la couverture sanitaire. «Si rien ne change, dans quelques années, la médecine de ville sera déremboursée», met-il en garde. Défi «scientifique», enfin, avec les avancées du progrès technique «qu'il faut intégrer à la pratique». Ce n'est pas une surprise, mais MG-France désormais «partenaire conventionnel de plein exercice» veut prendre «toute sa place» pour redorer le blason de la médecine générale. Le message est clair : les états généraux de l'organisation de la santé (EGOS) ont ouvert des pistes prometteuses, il convient de s'y engager. Inscription des missions des médecins généralistes dans la loi, développement de la filière universitaire avec les postes d'enseignant suffisants, «rattrapage» des revenus, régulation généraliste avec un numéro dédié… : MG-France attend du concret, pas seulement des beaux discours.
Ce qui n'empêche pas le syndicat de «retrouver [ses] amis» pour fêter son extension géographique.
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