Le comité directeur de MG-France a finalement approuvé l'accord signé par son président, le Dr Pierre Costes, avec les trois caisses d'assurance-maladie. Par 25 voix pour, 2 contre, 2 abstentions et trois refus de vote, les délégués régionaux et nationaux du syndicat ont avalisé le protocole d'accord négocié au terme de plus de deux mois de conflit des médecins généralistes.
Mais les dissension internes apparues depuis la signature de l'accord et l'appel à la poursuite du mouvement par les deux autres syndicats, l'UNOF et le SML, majoritaires chez les généralistes, l'ont conduit à adresser de nouvelles exigences au gouvernement et aux caisses d'assurance-maladie.
Après la revalorisation de la consultation et des majorations pour les visites de nuit et de week-end, effectives depuis le 1er février, MG-France demande la mise en uvre rapide des autres éléments de l'accord, notamment ceux qui concernent les gardes et astreintes et la visite à domicile.
« On voit bien, et la multiplication des coordinations le prouve, que les médecins généralistes n'ont pas repris confiance car les principaux éléments de l'accord, notamment la permanence des soins ressentie comme une forte contrainte, ne sont pas encore appliqués », explique son président, le Dr Pierre Costes qui estime qu'il faut désormais « aller très vite ». Il donne donc un mois aux pouvoirs publics et aux caisses pour accélérer les discussions et les études techniques sur la définition de l'astreinte et les zones donnant droit à des aides à l'installation. Avec pour objectif « que les médecins puissent commencer à toucher le forfait d'astreinte avant la fin du mois de février ».
La mise en uvre de ces mesures est d'autant plus urgente pour le président de MG-France que, sous la pression de nombreux syndicats départementaux, le comité directeur a décidé de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour le 10 mars. Selon le Dr Philippe Sopéna, ancien vice-président de MG-France et l'un des opposants à l'accord, 39 syndicats départementaux auraient demandé la réunion de cette instance « seule décisionnaire du syndicat » (voire ci-dessous). « Ce fort mouvement témoigne de l'intensité du débat à l'intérieur du syndicat », explique-t-il dans un communiqué.
L'assemblée générale fera, selon le Dr Costes « le point sur le protocole d'accord et verra si les engagements ont été tenus ». Toutefois, le président de MG-France nie agir sous la pression de ses opposants. « Il ne s'agit pas de l'inquiétude des membres de MG-France mais de l'ensemble des médecins généralistes qui n'ont plus confiance dans la convention. Avec la revalorisation de la consultation au 1er février, les caisses et les pouvoirs publics ont fait la preuve que, quand on veut, on peut. Cette politique volontariste doit se poursuivre car l'attente des professionnels est très forte », explique le Dr Costes.
En gage de bonne volonté à ses adhérents, le président de MG-France a proposé l'organisation à Clermont-Ferrand les 23 et 24 mars d'états généraux de la médecine générale afin d'engager un débat sur le contenu des futures conventions avec l'assurance-maladie. Ces conventions, redéfinies dans le cadre d'une proposition de loi actuellement en discussion au Parlement, devront être renégociées avant la fin de l'année. « Ce débat devra avoir lieu bien au-delà de notre seul syndicat et nous appellerons toute les organisations de médecins généralistes qui le souhaitent à travailler avec nous à la rénovation du partenariat conventionnel », estime le président de MG-France.
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