Le Dr PIERRE COSTES, président de MG-France, n'a pas la même lecture des résultats de la maîtrise médicalisée que l'assurance-maladie et les trois syndicats de médecins signataires (Csmf, SML et Alliance) de la convention médicale. Le syndicat estime que les économies réalisées cette année sur les arrêts de travail sont le fruit de la politique de prévention routière menée depuis depuis 2002 par le gouvernement et non de la seule bonne conduite des médecins. Selon les dernières statistiques de l'assurance-maladie, les économies réalisées d'ici à la fin de l'année sur les indemnités journalières (IJ) devraient représenter 424 millions d'euros sur un total de 675 millions d'euros. « On nous attribue des résultats qui ne sont pas les nôtres », affirme le Dr Costes. Le président de MG-France remarque que la baisse du taux de croissance annuelle des arrêts de travail date de décembre 2002 et que le montant des IJ est devenu négatif à partir d'octobre 2004. Selon lui, la convention n'a donc rien changé à la tendance observée depuis plus de deux ans. Le généraliste en veut pour preuve la baisse considérable du nombres de sorties des sapeurs-pompiers, de blessés et de tués sur la route depuis 2002.
Pierre Costes estime par ailleurs qu'il est trop tôt pour mesurer les effets de la réforme de l'assurance-maladie. « Il faut parler vrai, établir un calendrier plus large et ne pas attendre de résultats immédiats de la réforme et du nouveau parcours de soins comme le font les hommes politiques, estime le Dr Costes. Les résultats ne seront visibles que d'ici à plusieurs années. »
Nostalgie.
Le syndicat de généralistes trouve que les partenaires conventionnels ne se donnent pas les moyens de remplir les objectifs de maîtrise médicalisée. « Il n'y a pas de plan d'accompagnement fort des médecins, affirme Pierre Costes, nostalgique. Sous l'ancienne convention spécifique aux généralistes, 30 millions d'euros étaient consacrés chaque année aux programmes de la formation professionnelle conventionnelle. En 2002 et 2003, 23 200 médecins généralistes ont ainsi été formés à la prescription d'antibiotiques. Aujourd'hui, on a doublé la cible de médecins à former - 120 000 - mais pas la somme consacrée à leur formation. »
Non signataire de la convention médicale, MG-France garde cependant l'espoir de participer aux négociations entre l'assurance-maladie et les syndicats de médecins qui se tiendront d'ici à la fin de l'année et au cours desquelles sera abordée la revalorisation des honoraires. Le syndicat entend ainsi défendre l'idée d'un forfait annuel C2 pour la tenue du dossier de chaque patient par le médecin traitant ou de nouveaux modes de rémunération en fonction de critères de réalisation de l'acte (lieu et personnel disponible). « Nous participerons aux négociations, sauf si on nous demande de ne pas venir », précise le Dr Costes.
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