MG-FRANCE n'a pas l'intention d' «attendre les bras croisés» la mise en musique de la loi « Bachelot » (Santé, patients et territoires), examinée à l'automne prochain, mais qui ne devrait pas entrer en application avant fin 2009-début 2010.
Dès lors, le syndicat de généralistes réclame une série de «mesures immédiates fortes et symboliques» pour la médecine générale . Une intervention qui intervient à une semaine de l'ouverture des négociations entre la Sécu et les syndicats médicaux. Le Dr Martial Olivier-Koehret, président de MG-France, déplore le décalage croissant entre les discours positifs sur le rôle majeur du premier recours aux soins(états généraux de l'organisation de la santé, concertation actuelle sur la loi SPT) et la réalité «très préoccupante, celle d'une chute spectaculaire, et qui s'aggrave, des effectifs de généralistes combinée à une baisse d'activité en médecine générale [– 2,7 % à fin d'avril 2008, selon la CNAM] ». MG-France affirme que cette «spiraleinfernale» se traduit par des reports massifs de dépenses sur les soins de second recours (actes techniques, hôpital) et par un recul de certains indicateurs de santé publique.
Les « sirènes » du salariat.
Au premier rang des urgences, MG-France demande l'accès des généralistes au CS, «pas pour la valeur, mais pour le symbole» de l'équité tarifaire . «Chaque mois qui passe, les sirènes du salariat se font plus pressantes, juge le Dr Olivier-Koehret. Expliquer que le C à 23euros n'interviendra pas avant mars 2009 est une provocation.»
Le syndicat appelle également de ses voeux la mise en place effective de la filière universitaire de médecine générale. «L'augmentation historique des postes de généraliste à l'internat est une étape, se félicite-t-il . Maintenant, il faut des moyens de formation et des professeurs titulaires.»
Autre revendication : un C « jeunes médecins » réservé pendant cinq ans aux nouveaux médecins généralistes qui s'installent. Le syndicat affirme que le moratoire en vigueur de cinq ans dont sont censés bénéficier les jeunes médecins (aucune pénalité financière contre les patients qui les consultent directement sans passer par le médecin traitant) «n'est pas appliqué»; certaines caisses primaires rechignent, le dispositif n'est pas connu des patients , ce qui empêche nombre de jeunes de se constituer une clientèle. Cette lettre clé C « jeunes médecins », facturée au tarif habituel du C, permettrait d'identifier clairement et automatiquement les praticiens concernés, sans risque de décote tarifaire pour les patients au regard du parcours de soins.
Pour MG-France, un effort financier immédiat devrait également intervenir dans les zones de pénurie médicale, «là où sont les besoins», et au profit des médecins pénalisés par la « resectorisation » de la permanence des soins. «Certains médecins ont perdu plusieurs milliers d'euros d'astreinte», argumente le président de MG-France. L'idée serait de compenser les pertes criantes en «lissant» le budget annuel des forfaits d'astreintes reversé de façon plus ciblée.
Enfin, le syndicat remet au goût du jour sa demande d'une régulation de la médecine générale libérale mieux identifiée par un numéro unique «33-33».
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