«LE MINISTRE n’entend strictement rien, la droite gouvernementale a décidé de s’asseoir sur les résultats des élections (aux unions régionales de médecins libéraux)... »: Pierre Costes, président de MG-France, syndicat arrivé en tête dans le collège généraliste aux élections professionnelles (31 % des voix), attaque, lui aussi, la rentrée sur les chapeaux de roue et promet au gouvernement de sérieux remous en médecine générale dans les prochaines semaines.
En juillet, fort des résultats au scrutin des Urml, MG-France avait menacé le gouvernement de représailles «concrètes et concertées» s’il n’obtenait pas satisfaction «au 1eraoût» sur trois points : dénonciation de la convention actuelle ; publication de l’arrêté reconnaissant la spécialité universitaire de médecine générale ; alignement de la valeur du C sur le CS. L’ultimatum a expiré et MG-France n’a rien obtenu. «Le ministre nous dit “circulez, il n’y a rien à voir” »,résume le Dr Costes pour qui le passage du C à 21 euros et l’alignement du tarif de la visite sur celui de la consultation (au 15 octobre) ne constituent en rien des avancées mais des «provocations».
Le syndicat arrêtera les modalités de sa riposte lors de son prochain bureau, le 13 septembre, qui sera suivi par un comité directeur (le 23). Mais, déjà, Pierre Costes annonce des actions dans deux directions. Un front «politique» d’abord : dans chaque département, les représentants de MG-France seront chargés de harceler les élus locaux et nationaux en les interpellant sur les thématiques centrales de la médecine générale (reconnaissance de la discipline, difficultés dans l’accès aux soins, démographie en berne...). «Nos revendications s’inscrivent dans le cadre de la campagne présidentielle et des échéances électorales de 2007»,explique Pierre Costes. Le message (qui s’adresse d’abord à la droite au pouvoir) est clair : les voix des 60 000 médecins généralistes compteront le moment venu. Le second front sera conduit «sur le terrain» avec, selon Pierre Costes, des «mots d’ordre variables, mais qui porteront forcément sur les tarifs et les rémunérations». L’appel à une application élargie des majorations de coordination pourrait être un premier levier.
Reste l’essentiel : MG-France peut-il mobiliser au-delà de ses adhérents et sympathisants et créer un rapport de force en sa faveur ? Ce n’est pas gagné et c’est pourquoi le syndicat s’efforce de construire un front opérationnel associant les autres organisations protestataires (FMF-G, Espace Généraliste), mais aussi les généralistes enseignants et les praticiens en formation.
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