Election syndicale

MG-France : le combat des chefs

Publié le 11/12/2009
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Les élections qui se tiennent ce samedi à MG-France décideront de la reconduite, ou non, du Dr Martial-Olivier Koehrett à la présidence du syndicat. Son challenger ? L’actuel vice-président, le Dr Claude Leicher. Mais quels que soient les courants, à MG-France, on récuse l’idée d’un possible schisme à l’issue du vote.

Comme chaque année, les représentants des comités départementaux du syndicat MG-France procéderont à l’élection des 46 membres du comité directeur. A charge pour ces derniers de désigner, par bulletin secret, les membres du bureau. Procédure classique et sans surprise, pour l’actuel président sortant, depuis le départ de Pierre Costes à la fin de l’année 2006. Sauf que cette année, le Dr Martial Olivier Koehrett, candidat à sa propre succession, devra affronter un concurrent, en la personne de l’un des cinq vice-présidents du syndicat, le Dr Claude Leicher, par ailleurs membre du bureau national depuis 1992. « Ma candidature fait partie du processus normal et démocratique qui existe au sein d’un syndicat », explique le généraliste drômois de 56 ans, qui exerce dans une maison de santé pluridisciplinaire avec quatre de ses confrères. Voici pour les précautions d’usage. Ensuite, le discours se muscle quelque peu : « je relève simplement qu’aujourd’hui, la reconnaissance du statut et des missions du médecin généraliste ne sont présentes que dans la loi. Dans les faits, il n’y a quasiment que des contraintes aujourd’hui pour les généralistes». Le Dr Leicher en veut pour preuve l’arlésienne de la revalorisation du C à 23 euros, l’impossibilité des généralistes de procéder à l’administration du vaccin H1NI à leur cabinet et la volée de réquisitions qui en découle… « Bref, à l’arrivée, nombre de confrères quittent l’activité libérale et les jeunes hésitent de plus en plus à s’installer », conclut le tout nouveau candidat spécialiste en médecine générale qui rappelle qu’il « cote CS depuis deux ans, et (qu’il a), pour l’heure, remporté la première manche de son procès avec sa caisse d’assurance-maladie ». Transmis pour information au Dr Olivier-Koehrett. Qui n’hésite pas à répondre dans la foulée à son contradicteur.

« De toute manière, quel qu’en soit le président, MG-France fixera ses orientations en assemblée générale », explique celui qui voit, lui aussi, dans cette candidature concurrente, « la preuve du fonctionnement démocratique du syndicat. Aujourd’hui, il est exact que dans les faits, les généralistes sont exclus de beaucoup de choses, dépistage du cancer du sein, du côlon, la vaccination anti-grippe, mais la reconnaissance de nos missions de par la loi, ce n’est pas rien. C’est la première étape essentielle », poursuit celui qui, par ailleurs, s’il est réélu, entend peser de toutes ses forces sur le processus conventionnel. Et passer, ce faisant, à la deuxième des étapes : la traduction concrète, et financière, pour les généralistes de leur rôle de garants des soins de premier recours. Il est vrai que, tant pour l’artisan du retour de MG-France dans la convention au début de l’année 2008, que pour le syndicat lui-même, l’enjeu est de taille. A quelques mois des nouvelles élections professionnelles de 2010 qui devraient précéder la nouvelle convention, ils ne sont pas nombreux à parier sur la possibilité de rééditer le score historique de 61,4% obtenu lors des élections professionnelles de… 1994.

Pour autant, quelle que soit l’issue du scrutin de samedi, chacun des soutiens aux deux opposants se refuse à envisager la possibilité d’une scission. A l’évidence, la difficile succession de Richard Bouton et la création de MG-VA qui suivi l’élection de Pierre Coste est encore présente dans les mémoires des adhérents. Dans celle du Dr Bronner aussi. L’actuel co-président d’Union généraliste, et co-fondateur de MG-Vigilance et Action, préfère (s)’ « abstenir de commentaires »… avant de poursuivre malicieux, « je ne sais pas si la situation est comparable à celle que nous avons connu à l’époque, mais, les mêmes causes produisant les mêmes effets, je pense que l’autisme de la direction vis-à-vis de la base n’est pas étrangère à ces turbulences internes».

François Petty

Source : lequotidiendumedecin.fr