CETTE FOIS, la campagne pour les élections aux unions régionales de médecins libéraux (Urml) est bel et bien lancée.
A l'issue de son assemblée générale annuelle, décrite comme « sérieuse, rassemblée et volontaire », en présence d'une centaine de délégués, MG-France s'est mis en ordre de bataille. La stratégie d'opposition frontale à la convention actuelle « qui n'est pas faite pour les généralistes » a été validée. « On ne change ni de politique ni de dynamique », résume le Dr Pierre Costes, président de MG-France, qui parle de « ligne dure » contre le système actuel. Le bureau national du syndicat a été confirmé, « une équipe efficace, pour faire gagner la médecine générale au printemps », veut croire le Dr Costes.
Le syndicat ne cache plus ses intentions. Il ira « aux élections de mai » (la date reste à confirmer) pour « changer les choses », convaincu que les résultats des élections dans le collège généraliste « détermineront les conditions d'exercice et les moyens du médecin traitant ». Le syndicat présentera « dans toutes les régions » des « listes d'union pour la médecine générale », l'idée étant de fédérer « ceux qui refusent le système actuel ». Une manière de ratisser le plus large possible ?
Le Dr Costes n'en fait pas mystère : l'objectif est de « redevenir le premier syndicat de la médecine générale » (l'Unof-Csmf est arrivée en tête aux dernières élections), pour « renégocier avant l'été » une convention « qui donne vraiment la priorité » au médecin traitant, « avec les moyens à la hauteur des missions ».
Après avoir, sans succès, appelé les médecins généralistes à boycotter les formulaires du médecin traitant, et face à la réalité des chiffres (70 % des patients ont un médecin traitant qui est, dans 96 % des cas, un généraliste), MG-France a décidé de changer la donne de l'intérieur. « Ceux qui sont contents du système en l'état n'ont qu'à soutenir la Csmf et le SML, qui passent beaucoup de temps à discutailler du sort du spécialiste consultant et de l'accès au psychiatre », persifle le Dr Costes.
Un climat de « pression ».
Le président de MG-France ne lésine pas, en tout cas, sur les exigences tarifaires : augmentation de « 25 % » des moyens des généralistes ; C de base à « 25 euros » ; forfait annuel pour le médecin traitant « pour tous les patients inscrits » (et pas seulement les malades en ALD). Une revalorisation du métier qui passe également par la reconnaissance universitaire de la médecine générale. « Nous établissons un lien direct entre les conditions de travail, la valorisation de la filière universitaire, les moyens du médecin traitant et le choix des jeunes », résume le Dr Costes. Or, selon lui, les conditions d'exercice ont plutôt tendance à se dégrader depuis quelques mois. « Le vécu des médecins généralistes, affirme-t-il, c'est toujours plus de contraintes et surtout de pression des caisses à travers les coups de téléphone des médecins-conseils, les courriers, bref, une "com" qui n'est pas supportable. »
Alors que les partenaires conventionnels poursuivent pas à pas les négociations, le Dr Costes ne croit en aucun cas à une issue favorable pour les médecins généralistes. « Ce n'est pas un geste qu'il faut, c'est un investissement massif. La solution est électorale. »
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