C'est désormais l'ensemble des syndicats de médecins généralistes qui, d'une façon ou d'une autre, appellent les médecins à se mobiliser pour obtenir une revalorisation de leurs honoraires. Après l'UNOF, le SML et la FMF, c'est MG-France qui est entré dans la danse en menaçant les caisses d'assurance-maladie d'un arrêt pur et simple de la télétransmission des feuilles de soins.
Bien sûr, le syndicat ne fait ainsi que se rallier à un mot d'ordre déjà lancé par les autres organisations syndicales de généralistes. Mais son engagement dans la télétransmission et le rôle joué par ses adhérents dans la montée en charge du dispositif fait peser une menace sérieuse sur les caisses d'assurance-maladie qui ne sont pas préparées à revenir du jour au lendemain au traitement des feuilles de soins papier.
MG-France, seul signataire de la convention nationale des médecins généralistes, a bien tenté de jouer, jusqu'au bout, le jeu de la négociation avec les caisses d'assurance-maladie. Mais, s'il est parvenu à un accord sur l'aménagement des modalités de télétransmission, la question de la revalorisation des honoraires des médecins généralistes n'a même pas été discutée (« le Quotidien » du 14 décembre).
Une détermination sans faille
Une attitude jugée « inadmissible » par MG-France qui demandait depuis plusieurs mois que le tarif de la consultation soit porté de 17,5 euros (115 F) à 18,5 euros (121,35 F). Lors de son assemblée générale, le syndicat a donc décidé d'appeler tous les médecins généralistes à une grève de la télétransmission des feuilles de soins à partir du 1er janvier, s'il n'obtenait pas, d'ici là, satisfaction. La décision définitive devrait donc être prise lors du prochain comité directeur de MG-France qui se réunit le 29 décembre.
« Les médecins généralistes de MG-France sont scandalisés par la désinvolture avec laquelle les caisses et le gouvernement les traitent. MG-France est un syndicat responsable, mais sa détermination sera sans faille », affirme le président de MG-France, le Dr Pierre Costes.
MG-France s'estime en effet bien mal récompensé pour les efforts qu'il a fournis jusque-là pour faire vivre la convention. « On a le sens de la responsabilité, mais cela ne peut se faire au détriment de l'intérêt des médecins généralistes. Cette grève est donc le signe donné que les caisses ne peuvent pas toujours faire que ce qui les arrange », martèle le Dr Costes.
Il estime par ailleurs que ce refus de négocier augure mal les discussions qui doivent être conduites entre les syndicats et les caisses d'assurance-maladie dans le courant de l'année prochaine, afin de mettre en place le nouveau cadre conventionnel décidé par le gouvernement et récemment adopté dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Pour le président de MG-France « cela mettrait à bas toute possibilité de reprise du dialogue social et signifierait que tout ce qui s'est passé cette année au plan politique n'aura été qu'un leurre. Je n'ose l'imaginer. »
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