LA CAMPAGNE DE COMMUNICATION est intense autour du décompte des déclarations de choix du médecin traitant. Il y a une semaine, lors d'une visite à la Caisse primaire d'assurance-maladie (Cpam) de Créteil (Val-de-Marne), Philippe Douste-Blazy, Xavier Bertrand et le directeur de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam), Frédéric van Roekeghem, se félicitaient du succès rencontré par le dispositif du médecin traitant auprès des assurés du régime général. La barre symbolique du million de déclarations de choix retournés aux caisses venait d'être franchie. Non signataire de la convention médicale, MG-France a vivement réagi en affirmant que la communication de l'assurance-maladie autour du décompte de ces formulaires relevait de la « propagande » et de « la surenchère ». « Un million de contrats selon les organisateurs, combien selon la police ? », demande ironiquement son président Pierre Costes, qui appelle depuis plusieurs semaines au boycott du retour des formulaires.
« Des chiffres sont annoncés à la louche sans aucune précision alors que l'assurance-maladie fournit des statistiques dans d'autres circonstances », s'étonne le chef de file de MG-France. Le syndicat s'est procuré les résultats de dix Cpam sur les cent vingt-huit que compte le pays. Il relève que neuf fois sur dix, le taux de retour des formulaires à ces caisses est inférieur à la moyenne nationale de 5 % avancée par le directeur de l'Uncam. Selon les chiffres recueillis par MG-France, ce taux oscille entre 1,38 % à La Réunion et 7,21 % dans les Deux-Sèvres.
Dans les Cpam de Lyon, de Paris et des Yvelines, il est d'environ 2,5 %. Il atteint 3,25 % en Isère, 3,65 % dans le Puy-de-Dôme, 4,5 % dans les Bouches-du-Rhône et en Haute-Loire et 4,67 % dans l'Hérault.
L'assurance-maladie a indiqué qu'elle tablait sur le retour de 40 % des formulaires envoyés aux 38 millions d'assurés de plus de 16 ans du régime général (soit un peu plus de 15 millions) avant le 1er juillet, date d'entrée en application du dispositif du médecin traitant.
Le Dr Costes se demande si ces résultats « n'ont pas un rapport avec le mot d'ordre de boycott » lancé par son syndicat. Il souligne que, parmi les formulaires renvoyés aux caisses, nombre d'entre eux, incomplets, ne devraient pas être comptabilisés. La Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) ne dispose pas de chiffres précis sur le nombre de déclarations inexploitables, mais précise que leur part est marginale. Elle devrait continuer de communiquer régulièrement sur l'évolution du retour des formulaires. D'avril à fin juin, tous les quinze jours, les médecins recevront la liste des patients qui les ont choisis.
Un appel aux maires le 5 mars.
Le président de MG-France continue de demander une revalorisation pour les généralistes qui rempliront les fonctions de médecin traitant. A l'occasion de la nouvelle journée de mobilisation du 5 mars, des délégations de MG-France devraient engager « un rapprochement avec les 36 000 maires de France afin d'aborder l'avenir de la médecine générale : formation, répartition des médecins sur le territoire, permanence des soins... », poursuit le Dr Costes. Dans l'attente d'une réponse du Premier ministre, le président de MG-France invite le gouvernement « à se ressaisir et à reprendre le dossier en main ». « Lancer la "chasse aux formulaires" tout en brandissant la menace d'un moindre remboursement est une voie sans issue », conclut-il.
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