LE CONSEIL D'ADMINISTRATION de l'assurance-maladie doit voter aujourd'hui le budget consacré à la formation professionnelle conventionnelle (FPC) en 2006. Ce budget fera l'objet d'une première enveloppe pour permettre le lancement, au début de 2006, des actions de formation par les organismes retenus par le Comité paritaire national de FPC (CPN-FPC). Une seconde enveloppe devrait compléter le financement du dispositif en cours d'année.
MG-France, non signataire de la convention, s'alarme d'un éventuel « effondrement des budgets de la FPC des médecins généralistes » dans le cadre de la convention unique généralistes/spécialistes.
Le Dr Costes croit savoir que l'enveloppe sera d'environ 30 millions d'euros. « Avec le retour de 60 000 spécialistes dans la convention, sans doublement des sommes réservées à la formation, c'est la médecine générale tout entière qui est amputée de la moitié de ses moyens, estime le président du syndicat. En effondrant le financement de la FPC, certaines régions ou associations voient quasiment disparaître leur budget régional de formation. Les signataires privent délibérément les médecins généralistes des moyens de formation nécessaires à leurs missions. »
Le Dr André Perrin, président de MG-Form, organisme affilié à MG-France, se demande si son association n'est pas victime d'une « démarche délibérée » des syndicats signataires (Csmf, SML et Alliance). « L'OGC (organisme gestionnaire conventionnel, la banque de la FPC) a fait parvenir un avis à tous les organismes de formation qui ont répondu à l'appel d'offres pour 2006. Seulement 5 de nos 23 associations régionales vont recevoir une enveloppe. Nous allons bénéficier d'un tiers du budget de l'an dernier. La structure ne va pas fermer boutique, mais devra réduire le nombre de séminaires », déplore le Dr Perrin.
Guéguerre syndicale.
Le Dr Henri Piotrot, président SML du CPN-FPC, se défend d'avoir voulu pénaliser telle ou telle association. « Les règles ont été les mêmes pour tout le monde. Nous avons fait un choix scientifique et non politique. Nous avons tenu compte du fait que les associations régionales ne déclinaient pas des actions de formation identiques à leur structure nationale. »
La politique du CPN-FPC a également consisté à agréer toutes les actions portant sur les thèmes jugés prioritaires (statines, obésité de l'enfant, cancer du sein, prescription de la contraception). Une première partie du budget sera accordée équitablement aux actions des généralistes, à celles des spécialistes et aux actions communes. « La deuxième partie du budget sera répartie en majorité aux actions des généralistes », indique le Dr Piotrot.
Pour le Dr Elisabeth Rousselot-Marche, membre Csmf du CPN-FPC, « cette guéguerre syndicale » n'a pas lieu d'être : « Pendant des années, MG-Form a eu la majorité des subsides de la FPC et les spécialistes ne disposaient d'aucun financement. Il en faut pour tout le monde. »
Les représentants de la Société de formation thérapeutique du généraliste (Sftg) et de la Société française de médecine générale (Sfmg) n'ont pas constaté « d'effondrement » du budget alloué à leurs associations. En 2005, une enveloppe de 37,6 millions d'euros a été répartie entre les actions de FPC des généralistes (30,75 millions d'euros) et des spécialistes (6,85 millions d'euros).
Moyens en constante augmentation
Le budget global consacré à la FPC - indemnisations d'organismes de formation, indemnisations individuelles des médecins et frais de fonctionnement - n'a pas cessé d'augmenter depuis la création du dispositif conventionnel. A hauteur de 11,6 millions d'euros en 2001, il s'est élevé à 24,7 millions d'euros en 2002, puis 29,1 millions d'euros en 2003 et 34,7 millions d'euros en 2004. Pour la première année ouverte aux généralistes et aux spécialistes après signature de la convention médicale unique le 12 janvier, la FPC a disposé d'un budget de près de 69 millions d'euros en 2005.
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