Daniel Pearl, journaliste au « Wall Street Journal », enlevé à Karachi le 23 janvier dernier, a été assassiné par ses ravisseurs, qui ont filmé le crime et diffusé la vidéocassette.
Pearl, marié à une Française qui attend un bébé, avait 37 ans. Il faisait une enquête sur les causes et les motivations de l'intégrisme. Il a été pris dans un guet-apens.
La police pakistanaise avait arrêté il y a plusieurs jours le chef de la cellule terroriste, un jeune homme charmant formé aux meilleures écoles anglaises, qui avait déjà commis des enlèvements, avait fait de la prison, puis avait été libéré, avec d'autres terroristes, en échange d'otages détenus à la faveur d'un détournement d'avion.
Il avait reconnu être l'auteur du kidnapping de Daniel Pearl. Ses amis, qui n'ont jamais dit vraiment ce qu'ils voulaient en échange de Pearl, la libération des détenus de Guantanamo, de l'argent ou autre chose, ont finalement accompli de sang-froid un crime d'une cruauté indicible sur les détails duquel il vaut mieux ne pas insister.
Ils ont dit aussi que, s'ils en voulaient à Pearl, c'est parce qu'il était un espion ou un agent secret, non seulement américain, mais juif. Ayant ainsi établi l'acte d'accusation, qui consistait à reprocher à Pearl à la fois ce qu'il était et ce qu'il n'était pas, ayant nié qu'il fût seulement un journaliste disposé à expliquer leur cause, ils ont fait ce qu'ils auraient pu faire dès la première seconde de l'enlèvement, tuer sous l'empire de la haine.
Combien de fois des esprits éclairés nous ont-ils fait valoir que cette haine a une justification ? Qu'elle répond avec brutalité à la brutalité des Américains ? Qu'on ne saurait lui refuser sa dimension politique ? L'assassinat de Daniel Pearl est pourtant une raison de plus pour ne pas chercher à comprendre. Pour ses bourreaux, il ne s'agissait que d'assouvir leur haine et de célébrer leur crime immonde. Nous n'avons rien à leur dire. On ne peut que les détruire.
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