Méthodes de suicide comparées sur le Net

Publié le 18/04/2001
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Avec des noms comme Suicide Forum ou Le site de Thisbé, une amante de légende qui se poignarda, des milliers de lieux de rencontres, où l'on compare l'efficacité de différentes méthodes d'autolyse, prolifèrent sur le Web.
Près d'Innsbruck, le 8 avril, deux Autrichiens de 19 et 53 ans se sont entre-tués, après avoir pris contact sur Internet. Au Japon, en octobre dernier, un chirurgien-dentiste souffrant de problèmes de santé et une femme de 25 ans ont fait de même avec des médicaments. Dans le sud de la Norvège, en février 2000, une Autrichienne de 17 ans s'est jetée du haut d'une falaise, en compagnie d'un Norvégien, après la parution d'une petite annonce sur la toile : « Cherche partenaire pour en finir ».
Même aux Pays-Bas, où l'euthanasie vient d'être légalisée, l'existence d'un site en néerlandais où les candidats à la mort recherchent des compagnons pousse des hommes politiques à réclamer une réglementation du Web, « bien qu'il soit pratiquement impossible de savoir dans quelle mesure les suicides sont liés à ces sites ».
En Corée du Sud, le Centre pour les crimes par Internet a ouvert une enquête sur le sujet. En Autriche, après cinq suicides, ou morts suspectes, les autorités de Vienne n'hésitent plus à se glisser dans les « chatrooms » (lieux virtuels de discussion), afin d'essayer de localiser les désespérés. Les prestataires de services sont apparemment prêts à donner le nom complet d'un utilisateur si la police assure qu'il est sur le point de se suicider. « Un suicide est évidemment tragique. Mais il en dit beaucoup plus sur la société que sur Internet », souligne Hélène Guldberg de Spiked-online, un site autrichien qui défend la liberté d'expression sur la toile.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6901