ATTENANT à la cathédrale Notre-Dame, visitée chaque année par quelque 700 000 personnes, dont 30 000 pèlerins, l'hôtel-Dieu du Puy-en-Velay est un lieu exceptionnel. A quelques dizaines de mètres du départ d'un des plus célèbres chemins (la via Podiensis) de Saint-Jacques-de-Compostelle, n'a-t-il pas été bâti au XIIe siècle devant l'affluence des pèlerins qu'il fallait accueillir et soigner ? N'est-il pas depuis 1998 inscrit comme la cathédrale au patrimoine mondial de l'UNESCO ?
Vidé de ses dernières activités sanitaires dans les années 1970, il aura fallu trente ans pour lui trouver une nouvelle destinée. L'Hôtel du département s'est installé dans les bâtiments XVIIIe de l'Hôpital général (avec lequel l'hôtel-Dieu avait fusionné en 1797) fermé à la même époque.
Mais pour l'hôtel-Dieu, ce n'est que le 1er octobre dernier que les travaux de réhabilitation ont commencé. « Le projet a eu du mal à se mettre en place et a beaucoup évolué au fil du temps, regrette Marcel Schott, président de la communauté d'agglomération, qui a porté le projet actuel. Songez que le cabinet d'architectes Wilmotte a été retenu à l'issue d'un concours en novembre 1992.» Il s'agissait alors d'installer une école de musique avec des logements pour les étudiants ainsi que l'accueil des pèlerinages. Puis on a voulu en faire un musée avec un pôle dentelle et un pôle pharmacie, et le transfert des collections du musée Crozatier. Ce n'est qu'en janvier 2006 qu'a été approuvé le nouveau projet de la communauté d'agglomération. Les édifices actuels remontent au XIXe siècle. Subsistent un portail roman sous lequel passe une rue et une chapelle en gothique flamboyant qui se dresse sur le côté gauche de l'escalier montant à la cathédrale. L'ensemble avait heureusement été mis hors d'eau. Au programme, aménagement de l'ancienne librairie et des jardins, réfection de la façade de la chapelle et restauration de la pharmacie des religieux. Quelque 3 500 mètres carrés seront dégagés pour l'aménagement d'un centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine, ainsi qu'un centre de réflexion et de rencontres sur les spiritualités et les religions dans le monde contemporain, sous la direction du cabinet Wilmotte. Ce projet phare veut permettre à la ville de retrouver son lustre du Moyen Age, lorsque l'hôtel-Dieu avait le privilège de fabriquer et de vendre les insignes du pèlerinage. « Le Puy-en-Velay, souligne Marcel Schott, disposera ainsi d'un outil culturel de tout premier ordre axé sur la spiritualité et les religions» en phase avec le renouveau de la route de Compostelle, dont le premier pèlerin fut, vers 950 ou 951, l'évêque du Puy, Godescalc. Il n'a pas été facile de rassembler les 18 millions d'euros nécessaires (d'autant plus qu'ont disparu entre temps les fonds européens non utilisés assez rapidement). La communauté d'agglomération en finance la moitié, le reste se répartit entre l'Etat (16 %), le conseil régional d'Auvergne (23 %) et le conseil général de Haute-Loire (11 %).
A la fin de septembre s'est tenue la première des Rencontres de l'hôtel-Dieu, pour célébrer le XXe anniversaire de la création du premier itinéraire culturel européen, « Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ». L'an prochain, ce devrait être « Architecture et Sacré ».
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