La mère, Margot, souffre d'une maladie rare, la porphyrie, dont les crises peuvent s'accompagner de troubles psychiques avec violences. La fille, Betty, mère d'un petit garçon, vit seule après une expérience douloureuse et un livre exutoire qui l'a rendue célèbre. Il y a aussi, Carole, mère célibataire, serveuse, maltraitée par la vie et maltraitante. Claude Miller a trouvé dans le roman de l'Anglaise Ruth Rendell, « Un enfant pour un autre », matière à explorer à la fois les rapports parents-enfants ( « Comment on se débrouille avec, comment on fait avec les liens choisis par le hasard biologique », explique-t-il à l'AFP) et « la fracture sociale et culturelle ». Betty a de l'argent, vit dans une superbe maison de la banlieue de Paris ; Carole, tout près, tire le diable par la queue dans une cité.
Comment les histoires se croisent, on aura la correction de ne pas le dévoiler pour ne pas priver le spectateur de l'un des plaisirs de ce film construit avec une rare rigueur et une architecture excitante. L'autre plaisir, très grand, est celui de l'interprétation. Sandrine Kiberlain est magnifique et pudique dans la douleur rentrée et l'égarement intérieur. Nicole Garcia est presqu'effrayante dans les déséquilibres et la violence de son personnage. Mathilde Seigner est nature, comme elle sait l'être dans des rôles pourtant très différents. Et les hommes ne sont pas mal non plus : Edouard Baer, Stéphane Freiss, Roschdy Zem, Luc Mervil, entre autres.
Malgré les drames qu'il évoque, « Betty Fisher » fait souvent rire. Un rire défensif certes, mais qui témoigne de la richesse du scénario, écrit par Claude Miller lui-même, et de la mise en scène. En tirant de multiples fils, le réalisateur suscite autant d'émotions et de réactions.
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