N OUS rêvons tous d'une société apaisée, entièrement tournée vers la culture et les loisirs, vouée à l'exaltation des valeurs familiales et de l'amour. C'est pourquoi nous ne pouvons que remercier le gouvernement pour ce congé parental de quinze jours qu'il accorde aux nouveaux pères.
La mesure ne coûterait que 700 millions de francs par an si 40 % seulement des nouveaux pères en tiraient avantage. Mais pourquoi 40 % seulement et pourquoi pas 80 ou même 100 % ?
Le gouvernement n'a pas voulu chipoter sur quelques centaines de millions, et tant pis si la décision coûte plus d'un milliard. Il est de plus en plus généreux à mesure que se rapprochent les élections présidentielle et législatives.
Peu importe que, sur le temps de travail, Lionel Jospin ait déjà accordé aux salariés des avantages considérables ; peu importe que le financement de ces avancées sociales ne soit pas complètement assuré ; peu importe que les difficultés créées par la loi dans le fonctionnement des entreprises les perturbent un peu plus : entre les congés traditionnels, les congés maladie, la semaine de 35 heures, le congé parental accordé au père et à la mère, les salariés finiront par passer à leur travail, au lieu de s'y rendre.
Si la production horaire était respectée (et non augmentée), les entreprises auraient dû embaucher des effectifs en plus grand nombre. Elles ne l'ont pas vraiment fait. Déjà, il est communément admis que le stress au travail a augmenté à cause des 35 heures, que des cadres prennent parfois le relais des employés, que le nombre des embauches est trop faible dans le privé tandis que la qualité des services publics se dégrade, notamment à La Poste où les retards du courrier handicapent le fonctionnement des entreprises et leur trésorerie.
Bien entendu, au moment où se profile un ralentissement de l'économie, le coût du congé des pères contribuera un peu plus au déficit budgétaire. Mais aussi, pourquoi serions-nous moins évolués que la Suède ? Et n'est-il pas temps de consacrer la parité des femmes en mettant leurs conjoints au turbin ?
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