« Un MEP c’est un médecin avec des outils en plus », souligne le Dr Corinne Le Sauder, médecin ostéopathe (FMF-Union Spécialistes) à Olivet (Loiret). Dans le débat qui agite en ce moment la profession, les médecins dits « MEP » tentent de sortir la tête de l’eau et profitent de la vague pro-MEP pour tirer leur épingle du jeu.
Parmi les 61 079 MEP recensés par l’Assurance Maladie, on compte des homéopathes, ostéopathes, acupuncteurs, sexologues, allergologues… et tous ne se réclament pas de la médecine générale.
Parcours du combattant La moitié d’entre eux déjà n’exercent leur activité de MEP que partiellement. Et, parmi l’autre moitié, certains, comme ceux exerçant la médecine vasculaire par exemple, demandent un statut particulier.
Le Syndicat national des médecins vasculaires (SNCV) a fait savoir dans un communiqué publié la semaine dernière que les médecins vasculaires libéraux – environ 1 800 – s’estimant « oubliés de la médecine », aimeraient décrocher, eux aussi, le statut de spécialiste. Sans revendiquer celui de la médecine générale, le syndicat demande la création d’une « catégorie de spécialistes à orientations spécifiques ».
Parcours du combattant
Pour les autres, se réclamant de la médecine générale, c’est le parcours du combattant, mais pas pour tous. Encore une fois, les différences entre MEP font rage. A priori, les praticiens de SOS médecins n’ont aucun mal à obtenir le statut de spécialiste en médecine générale. « Il y a eu quelques cas de refus mais c’est aujourd’hui réglé. Pour nous, c’est très important car on correspond bien aux critères de la WONCA. Nous sommes formateurs, on fait de la PDS, on remplace réellement le médecin généraliste », explique Arnaud Thierry de SOS Médecins.
« Médecins flics »
Des différences existent aussi au sein même des MEP dit « exclusifs ». Par exemple, Corinne Le Sauder qui a fait sa demande auprès du Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) du Loiret a été refusée. « Je suis pourtant de formation généraliste et médecin traitant de plusieurs patients. » Pas très loin de chez elle, le CDOM de Loire-Atlantique a, lui, décidé de donner le titre de spécialiste en médecine générale à tout
le monde sans exception ! Le Dr Gilles Moreau, installé à Vesoul (Haute-Saône), qui est ostéopathe exclusif depuis quinze ans, a obtenu la qualification en médecine générale il y a sept ans. « J’ai d’abord essuyé un refus et après un mois j’étais accepté. Ils m’ont demandé de mettre sur ma plaque "spécialiste en médecine générale" », se rappelle le généraliste de formation. Avant d’ajouter : « Le Collège de la Médecine Générale, ce sont des médecins flics qui veulent restreindre les médecins libéraux. On ne comprend pas leur position ».
Pour l’ostéopathe, « les membres du Collège ne veulent pas le dire ouvertement, mais le critère de la garde est souvent ce qui est retenu pour obtenir le titre », dénonce-t-il.
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