A l'instauration d'un traitement hormonal substitutif de la ménopause, la nécessité d'ajouter un progestatif aux estrogènes, chez les femmes non hystérectomisées, est bien connue et ce afin de diminuer le risque d'hyperplasie et de cancer de l'endomètre. Cette séquence progestative dans le cadre d'un THS séquentiel doit durer, de manière optimale, de douze à quatorze jours.
Cependant, l'addition d'un progestatif peut parfois modifier les effets attendus des estrogènes, tant sur le plan biologique que clinique. De plus, les effets des progestatifs sont liés à leur structure chimique, très différente d'une spécialité à l'autre. Les résultats de l'étude WHI ont souligné l'importance du choix du progestatif, montrant que, pour certains effets observés (tolérance mammaire, effets sur l'hémostase, la glycémie et l'endomètre), le progestatif utilisé pouvait être incriminé.
Nouvelle association estroprogestative orale, Naémis est un traitement hormonal substitutif de la ménopause de type séquentiel discontinu. Trois originalités la caractérisent : son schéma d'administration (24 jours d'estradiol sur 28), la dose journalière d'estradiol (1,5 mg) et le progestatif (le nomégestrol acétate à la dose de 3,75 mg, 14 jours sur 24). Le schéma d'administration de Naémis - 24 jours d'estradiol sur 28, avec la pose physiologique mais « courte » qu'il induit (4 jours) - évite la réapparition des éventuelles bouffées de chaleur et mime au mieux le cycle physiologique de la femme.
En ce qui concerne le progestatif - le nomégestrol acétate -, il est administré à la dose de 3,75 mg/jour (de J11 à J24 de la séquence estrogénique). A ces doses, il procure une sécurité endométriale intéressante. En effet, après treize cycles de traitement, 349 biopsies d'endomètre réalisées ne révèlent aucun cas d'hyperplasie. De plus, cette nouvelle association orale s'accompagne d'hémorragies de privation, régulières et prédictibles : sur l'ensemble des 5 772 cycles de traitement enregistrés (soit 501 femmes ménopausées non hystérectomisées), 93 % ont eu une hémorragie de privation d'intensité modérée.
Type séquentiel discontinu
En outre, ce progestatif n'a pas montré d'effets délétères sur les différents marqueurs du risque cardio-vasculaire avant comme après la ménopause, et ce même à des doses plus élevées que 3,75 mg, qu'il s'agisse des glucides, des lipides et de l'hémostase. Sur le plan vasculaire, le nomégestrol acétate n'a pas d'effet délétère sur la tension artérielle et son adjonction chez la femme ménopausée (comme chez la guenon castrée dans le modèle de Clarkson ou de Hermsmeyer) n'altère pas les effets bénéfiques directs de l'estradiol sur les vaisseaux.
Outre ses originalités, Naémis est efficace sur la symptomatologie climatérique. En effet, on observe sous cette association une rapide et importante diminution de la fréquence et de la sévérité des bouffées de chaleur, qui se différencie statistiquement du placebo dès le premier cycle de traitement et se maintient après deux cycles (p < 0,01).
La symptomatologie climatérique
Par ailleurs, au cours d'une étude multicentrique menée chez 174 femmes traitées par Naémis pendant plus d'un an, aucune variation significative du poids moyen n'a été enregistré.
Concernant sa tolérance biologique, dans une étude randomisée, en double aveugle contre placebo, le traitement pendant trois cycles par Naémis entraîne une diminution significative (p < 0,05) du cholestérol total, du LDL cholestérol et de la Lp(a) par rapport aux valeurs à l'inclusion. Le HDL cholestérol et les triglycérides ne sont pas modifiés de manière statistiquement significative. Lors d'une étude menée contre placebo, Naémis, administré pendant trois cycles, n'a eu aucun effet sur les facteurs de l'hémostase : fibrinogène, prothrombine, antithrombine III, protéine C et protéine S.
Du fait de sa très bonne tolérance clinique et biologique, plus de 80 % des patientes traitées pendant un an ont souhaité poursuivre ce traitement une année supplémentaire.
Disponible dès maintenant en pharmacie, Naémis est vendu au prix de 7,97 euros (traitement de 24 jours).
D'après les communications de C. Jamin (gynéco-endocrinologue, Paris) et M.-C. Micheletti (Laboratoire Théramex), lors d'une conférence de presse organisée par le Laboratoire Théramex.
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