Meninvact est un nouveau vaccin conjugué méningococcique du groupe C, qui a comme indication l'immunisation des nourrissons à partir de l'âge de 2 mois, des enfants, des adolescents et des adultes pour la prévention des maladies invasives dues à Neisseria meningitidis du sérogroupe C. La vaccination est par ailleurs recommandée pour les sujets contacts d'un cas, dans les zones délimitées où l'incidence du méiningocoque C est particulièrement élevée, pour les enfants souffrant de déficit en fractions terminales du complément ou ayant une splénectomie.
En pratique, la vaccination par Meninvact comporte trois doses à un mois d'intervalle chez le nourrisson entre 2 et 12 mois et, après cet âge, une seule injection.
Les infections invasives à méningocoque C sont des infections contagieuses par voie naso-pharyngée, essentiellement pédiatriques, qui atteignent de façon prédominante des enfants de 1 à 5 ans et les adolescents de 15 à 19 ans. Outre les méningites, les infections invasives à méningocoque C peuvent se manifester sous la forme de septicémies, avec une complication redoutable, le purpura fulminans (observé dans 29 % des cas en France en 2001).
Infections invasives à Neisseria meningitidis
L'intérêt de Meninvact se comprend quand on connaît la gravité potentielle des infections invasives à Neisseria meningitidis. La létalité des méningites est de 10 % à 15 %, celle des septicémies de 20 % à 25 % et le taux des séquelles est également élevé (séquelles neurologiques, surdité dans 6 % des cas), même sous traitement adapté.
Le purpura fulminans, complication redoutée, peut mettre en jeu le pronostic vital des enfants atteints ou entraîner des infirmités (amputations).
La France est un pays où l'incidence annuelle est faible (≤ 1/100 000) comparativement à d'autres pays européens (Angleterre : 5-6/100 000). Mais depuis trois ans, il existe en France une tendance à l'augmentation du nombre des cas.
Meninvact est un vaccin élaboré à partir de polyoside purifié de Neisseria meningitis du groupe C, conjugué à une protéine. Le polyoside, qui est l'un des constituants de la capsule du méningocoque, est un facteur essentiel de virulence de la bactérie. Il induit des anticorps protecteurs. La conjugaison à une protéine (CRM-197) permet la mise en jeu d'une réponse immunitaire T dépendante, ce qui confère une possibilité d'immunisation dès l'âge de 2 mois et la constitution d'une mémoire immunitaire, indispensable pour une protection de longue durée.
Efficacité dépassant 90 %
Le développement clinique du vaccin a été mené chez plus de 4 800 personnes. L'expérience s'est enrichie des données recueillies après les campagnes nationales de vaccination qui ont déjà eu lieu au Royaume-Uni et au Canada (plus de 7 millions de vaccinés). Ce qui a mis en évidence une efficacité dépassant 90 % dans chaque classe d'âge vaccinée, y compris chez les jeunes, avec un recul des cas et de la mortalité liés au méningocoque C. La campagne anglaise a montré, après deux ans de recul, la protection de longue durée. « La protection collective est envisagée grâce à l'étude du portage naso-pharyngé chez les adolescents : il existe une diminution significative, de 69 %, du portage du méningocoque C », explique le Pr Catherine Weil-Olivier (hôpital Louis-Mourier, Colombes).
De plus, on a constaté une réponse immunitaire spécifique dès les premiers mois de la vie. Sur le terrain, l'efficacité protectrice atteint 90 % chez les moins de 18 ans (au Royaume-Uni).
Il existe déjà deux vaccins polysaccharidiques simples (non conjugués). Ils sont indiqués dès l'âge de 18 mois (épidémies, cas groupés et voyageurs). Meninvact, assurant une immunité de bonne qualité dès 2 mois d'âge, permet d'étendre la possibilité de protection.
Le vaccin est en attente de remboursement. Son prix actuel est d'environ 40 euros.
Présentations des Prs Daniel Floret (Lyon), Catherine Weil-Olivier (Colombes) et Jean Beytout (Clermont-Ferrand), du Dr Benoît Soubeyrand (Aventis Pasteur MSD, Lyon).
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