On se souvient de la survenue de l'épidémie d'infections à méningocoque chez les « fidèles » de retour de La Mecque, au cours du printemps 2000. A l'origine de cette épidémie survenue alors que la vaccination contre les méningocoques A et C était obligatoire pour tous les « fidèles » se rendant en Arabie Saoudite, une nouvelle souche avait été mise en cause : le méningocoque W135. Ce dernier avait été identifié comme un clone du sérogroupe C (sérotype a), contenant des marqueurs du complexe ET-37 connu pour être responsable de pandémies dans différentes régions.
Cela avait conduit les autorités, notamment en Angleterre et en France, à renforcer le dispositif de surveillance épidémiologique et à recommander l'utilisation d'un vaccin tétravalent (A, C, Y, W135). Ce dernier n'a été disponible en Angleterre qu'en janvier 2001 et son utilisation officiellement recommandée le 13 février 2001.
Aucun sujet vacciné n'a été infecté
D'après les données anglaises publiées dans le « Lancet » par Susan J M Hahné (Londres) et coll., le vaccin tétravalent est efficace et pourrait avoir un effet sur le portage, ce qui diminuerait la transmission du germe aux sujets contacts.
En effet, les chiffres de l'année 2000, soit 51 infections (8 parmi les pèlerins, 22 chez des sujets contacts, 21 sans aucun lien), dont 8 mortelles, ont été comparés à ceux obtenus entre le 4 mars (début du pèlerinage) et le 16 mai 2001. Durant cette période, 33 cas dont 9 décès (27 %) ont été enregistrés : 6 pèlerins, 16 sujets contacts, 11 sans lien avec les pèlerins. La souche 2001 était de phénotype et de génotype similaires à celle de l'année 2000.
Pour les deux épidémies, le taux d'infection parmi les pèlerins anglais, au cours des neuf premières semaines, était identique (30 pour 100 000 en 2000, contre 28 pour 100 000 en 2001).
Mais le taux de couverture vaccinal était seulement de 47 % pour le vaccin tétravalent et aucun des pèlerins infectés ne l'avait reçu.
Une meilleure couverture vaccinale devrait encore améliorer l'efficacité de la vaccination qui sera obligatoire en 2002.
Le risque de transmission du méningocoque peut être estimé à partir du rapport entre le nombre de sujets contacts infectés et le nombre de pèlerins infectés. Le fait que ce rapport soit resté stable d'une année sur l'autre est en faveur d'un effet du vaccin sur le portage. Ce résultat doit être confirmé par d'autres études.
Le rapport a par ailleurs confirmé une mortalité élevée parmi les sujets infectés, avec un taux de mortalité cumulé sur les deux années de 20 %, ce qui est supérieur à celui de toutes les autres méningococcémies. La détection précoce des cas suspects et leur traitement par pénicilline en intraveineux constituent la meilleure prévention secondaire.
« Lancet », vol. 359, 16 février 2002, pp. 582-583.
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