Les investigations complémentaires menées sur le vaccin Méningitec "confirment l'absence de risque pour les personnes ayant été vaccinées ". Alors que ce vaccin contre le méningocoque C fait l’objet d’une procédure judiciaire depuis fin 2015, de nouvelles données publiées ce lundi par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tendent à l’innocenter.
Après la découverte en 2014 de plusieurs seringues de vaccin défectueuses, présentant de la rouille sur le bouchon, le laboratoire américain Nuron Biotech avait procédé à un retrait mondial de 21 lots de ce vaccin et en France, tous les lots avaient été retirés du marché par précaution en septembre 2014. Depuis fin 2015 plusieurs centaines de familles en France ont par ailleurs porté plainte contre le laboratoire CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques), responsable de la mise sur le marché du vaccin dans l'Hexagone, l'accusant d'avoir importé des seringues susceptibles de contenir des résidus de métaux lourds responsables, selon elles, de diverses pathologies chez les personnes vaccinées.
Des traces de métaux non spécifiques
"Les résultats des analyses complémentaires réalisées par l'ANSM dans ses laboratoires de contrôle, ainsi que l'avis des experts sollicités dans le cadre du Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST), confirment l'absence de risque lié au défaut qualité pour les personnes ayant été vaccinées par le vaccin Méningitec", rassure l’agence.
En décembre 2015, l'ANSM s’était déjà montré rassurante sur la base des résultats des premières analyses. Pour autant, elle avait décidé mi-avril de mener des expertises complémentaires après "avoir pris connaissance" des résultats "contradictoires" de deux analyses récentes dont les résultats divergent. L'une, demandée à un laboratoire français dans le cadre d'une procédure judiciaire, "n'aurait pas montré d'anomalies susceptibles de présenter un risque pour les personnes vaccinées". À l’inverse, une analyse italienne "aurait conclu à un risque potentiel pour la santé en lien avec la présence de particules de métaux" dans le vaccin, selon l'agence.
Pour ses investigations complémentaires, l'ANSM précise avoir "réalisé des analyses de seringues de Méningitec provenant de trois lots différents ainsi que, à titre comparatif, l'analyse de cinq autres vaccins, d'un médicament injectable non vaccinal et de sérum physiologique injectable".
Les résultats obtenus "montrent la présence de métaux à l’état de traces dans tous les médicaments injectables analysés, y compris le sérum physiologique", explique l'Agence, soulignant qu'il n'apparaît pas ainsi de spécificité de Méningitec par rapport aux autres produits testés ni d'hétérogénéité notable entre les différents échantillons de ce même vaccin. "La présence de traces métalliques dans des produits de santé ne représente pas en soi un défaut qualité ni un risque pour la santé dans la mesure où les concentrations sont inférieures aux seuils de sécurité établis par la communauté scientifique au plan international pour les médicaments", conclut l'ANSM pour qui " la présence de ces traces est le reflet de la réalité environnementale et ne doit pas être considérée comme un risque sanitaire".
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