L A conduite à tenir face aux méningites à pneumocoque se trouve modifiée depuis peu par l'émergence de souches résistantes, tant à la pénicilline qu'à certaines céphalosporines de 3e génération. De plus, alors qu'il est connu qu'une antibiothérapie doit être guidée par l'identification de la souche ou par des tests antigéniques bactériens, les patients sont souvent vus après un traitement proposé à l'aveugle. La sensibilité bactérienne peut, dans cette situation, être diminuée de 50 à 75 %.
Le C-polysaccharide de la paroi cellulaire
Dans ce contexte, l'annonce par des médecins espagnols (Barcelone), dans le « Lancet », de la mise au point d'un test antigénique aux sensibilité et spécificité de 100 % vis-à-vis de Streptococcus pneumoniae prend toute son importance.
La méthode est simple et rapide, puisqu'elle repose sur une bandelette trempée dans des échantillons de liquide céphalo-rachidien (LCR) et d'urine. Identifier précocement et avec sûreté, l'infection permet d'instaurer, dans les meilleurs délais, une antibiothérapie en accord avec les résistances bactériennes locales.
Le Binax NOW Streptococcus pneumoniae Urinary Antigen Test, c'est son nom, accomplit sa performance en détectant le C-polysaccharide de la paroi cellulaire. Tandis que les autres tests antigéniques bactériens, moins sensibles, recherchent les antigènes de capsule.
La démonstration a été menée auprès de 25 patients admis pour un tableau clinique de méningite aiguë bactérienne avec au moins 100 neutrophiles par µl de LCR. Ils ont été comparés à 32 témoins qui ont dû subir une ponction lombaire pour une autre affection neurochirurgicale. Chez tous les patients, les prélèvements céphalo-rachidiens ont été mis en culture, mais ils ont aussi été testés, tout comme les urines, avec le Binax NOW.
Des germes ont été isolés chez 14 des 25 patients, par les cultures ; 8 étaient porteurs de pneumocoques. Le test s'est montré aussi performant que la culture de LCR, identifiant aussi les 8 méningites à pneumocoque. Ce qui confirme une spécificité et une sensibilité de 100 %. La spécificité a été vérifiée par la négativité des résultats chez les sujets contrôles. A noter que 4 des 11 autres cas de méningite ont présenté un test positif, sans identification de la bactérie par les moyens classiques, ce qui suggère une infection décapitée.
Ces résultats remarquables doivent être tempérés, précisent Maria A. Marcos et coll. Le nombre de patients enrôlés est faible, et mieux vaut se fier à un test mené sur le LCR que sur les urines, ce dernier pouvant être positivé par une autre pneumococcie.
« Lancet », vol. 357, 12 mai 2001, pp. 1499-1500.
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