LE CONGRÈS national du Mans, qui se déroule à partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche, marque sans conteste la première étape décisive du calendrier du Parti socialiste à dix-sept mois de l'élection présidentielle.
Si l'enjeu officiel de ce congrès est de trouver un accord sur la ligne politique et, selon la formule de Julien Dray, porte-parole du Parti, un « code de bonne conduite », les déchirements internes au PS (sur la Constitution européenne, le réformisme, les institutions, entre autres), mais aussi la compétition féroce qui s'est instaurée entre les multiples candidat(e)s à la candidature, rendent incertain le scénario du grand rassemblement que le premier secrétaire, François Hollande, veut réaliser autour de sa motion majoritaire (53,7 % des suffrages des militants, contre 23,6 % pour le NPS du trio Montebourg-Peillon-Emmanuelli et 21,2 % pour Laurent Fabius).
Dans ce contexte très marqué par les querelles de personnes et luttes de courants, où le PS donne surtout le sentiment de s'occuper de lui-même, les premiers éléments du projet socialiste, qui sera finalisé au premier semestre 2006 (avant la désignation du candidat socialiste prévue pour l'instant en novembre), sont très attendus.
Les questions de santé et d'assurance-maladie ne font pas exception, et nul doute que les médecins libéraux et hospitaliers seront attentifs à ce que proposera le principal parti d'opposition dans les prochaines semaines.
Divergences de fond.
Mais sur la politique médico-sociale, comme sur tout le reste, le travail de synthèse programmatique des socialistes s'annonce difficile. Si l'élaboration d'une contribution « transcourants » sur la santé, qui a mis l'accent sur l'égal accès aux soins et la prévention, a pu donner l'impression que les diverses chapelles socialistes pouvaient faire cause commune sur ce thème (« le Quotidien » du 13 septembre), les motions présentées au congrès montrent que des divergences de fond demeurent. Faut-il en finir avec le paiement à l'acte et rémunérer les médecins au forfait, comme le défendent certains responsables ? Instaurer des références « réellement opposables », comme le suggère le NPS ? Réguler de manière drastique l'installation des médecins libéraux débutants par le biais d'un conventionnement sélectif, comme l'avance Laurent Fabius ? Aller vers une concurrence « régulée » des caisses de Sécu, comme on l'entend du côté de l'aile libérale du PS ? Autant de questions précises sur lesquelles le PS est très attendu par le monde de la santé. Décidément, la course d'obstacles ne fait que commencer.
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