Et si la peur avait un nom ? Ce pourrait être, si l'on s'en réfère à des chercheurs américains du New Jersey, « stathmine ». Du nom du gène qu'ils viennent de mettre en évidence dans l'amygdale cérébrale de la souris et qui semble commander ce comportement.
Nous n'en sommes qu'à l'étude animale, mais des souris, rongeurs d'ordinaire craintifs, modifiées génétiquement pour être privées de stathmine se sont montrées d'une témérité inaccoutumée. Dans des situations effrayantes, elles ont montré peu d'angoisse. Notamment face à des stimuli qu'elles savaient, d'expérience, désagréables.
Gleb Shumystsky et son équipe considèrent donc le gène stathmine comme le support à la fois de la peur innée et de celle issue de l'expérience.
Un dernier point a été noté par les chercheurs : l'absence du gène n'a pas modifié d'autres comportements de leurs souris, notamment dans les capacités d'apprentissage.
L'intérêt d'une telle recherche, bien sûr, se fonde sur son application à l'humain. Notre système cérébral de la peur présente des similitudes avec celui de ces mammifères. Des voies nouvelles s'ouvrent donc dans la compréhension de ses mécanismes moléculaires et, par là même, une éventuelle approche des phobies ou de certains troubles mnésiques.
« Cell » ,18 novembre 2005.
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