LES ATHLÈTES brûlent davantage d'énergie que les sédentaires, même lorsque l'entraînement est fini : une étude américaine vient en effet de démontrer que la pratique d'un sport d'endurance conduit à des modifications profondes du métabolisme énergétique. Ce phénomène pourrait jouer un rôle important dans les mécanismes biologiques grâce auxquels l'exercice physique réduit le risque de diabète de type 2.
Énergie convertie en chaleur.
Gerald Shulman et coll., de l'université de Yale, ont utilisé la spectroscopie par résonance magnétique pour comparer le métabolisme énergétique des muscles de grands sportifs et de témoins sédentaires.
La spectroscopie par résonance magnétique permet de réaliser une exploration non invasive de la composition moléculaire des tissus.
Les chercheurs ont focalisé leur attention sur deux fonctions mitochondriales : la fonction oxydative et la synthèse d'ATP. Il est alors apparu que la fonction oxydative associée au métabolisme des athlètes est bien plus efficace que celle des sédentaires, y compris lorsque le muscle est au repos. En revanche, le taux de synthèse de l'ATP est semblable dans les deux groupes de volontaires.
Ces données suggèrent que, même au repos, les muscles des sportifs utilisent davantage d'énergie que ceux des sédentaires. Ils convertissent cette énergie en chaleur.
La pratique d'un sport d'endurance est depuis longtemps connue pour modifier la fonction musculaire. Il est en particulier bien établi que l'entraînement conduit à une augmentation de la densité des capillaires qui irriguent le muscle, du stockage intramyocellulaire du glycogène et des lipides, de la réponse à l'insuline et de la biogenèse mitochondriale.
L'ensemble de ces modifications aurait un impact positif sur le métabolisme général, associé à une diminution du risque de diabète. Les données aujourd'hui fournies par Shulman et son équipe suggèrent que les sports d'endurance induiraient en outre un découplage des processus mitochondriaux conduisant non seulement lui aussi à une amélioration de la sensibilité à l'insuline, mais aussi à la combustion des surplus énergétiques.
D. Befroy et coll., « Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature