LE Dr ROGER LONJON est féru d’informatique. Ce radiologue retraité, qui exerce une activité libérale réduite dans le Puy-de-Dôme, a gardé ses réflexes professionnels. En voulant tester son accès personnel sur le site www.ameli.fr, le praticien a fait une étrange découverte. Lors de deux tentatives de connexion successives, il est tombé par hasard sur le compte de deux confrères. L’ancien responsable informatique de l’Union régionale des médecins libéraux d’Auvergne, n’en a pas cru ses yeux. Il a fait une capture d’écran des deux pages concernées dont il a adressé une copie au « Quotidien ». Le compte professionnel permet de renseigner les professionnels sur leur activité ainsi que sur l’historique des remboursements. « Je pense qu’un débordement de mémoire du serveur m’a permis d’accéder sur les comptes de mes confrères », avance le Dr Lonjon, qui dénonce une faille dans la sécurité du site. « J’ai réessayé la même opération ce matin et cette fois-ci, tout s’est passé normalement », poursuit le praticien qui se défend d’être un hacker, un pirate informatique. Contactée, l’assurance-maladie exprime sa surprise et récuse une quelconque faille dans la sécurité de son site. « Les comptes Ameli des médecins sont ouverts depuis février 2007, nous indique-t-on. Le compte professionnel est utilisé par 200 000 professionnels de santé dont 80 000 médecins et nous n’avons jamais entendu parler d’un quelconque problème de ce type. » La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) précise que les praticiens disposent d’un identifiant et d’un code personnel. Au bout de la 3e erreur lors de la connexion, l’accès au compte est bloqué.
Ce n’est toutefois pas la première fois que la sécurité du site Ameli.fr est remise en cause. En février 2006, la CNAM avait été contrainte de fermer son service « médecin traitant en ligne » pour corriger une faille de sécurité qui rendait le portail réservé aux professionnels de santé accessible, une fois ouvert, à n’importe quel internaute. Le collectif de médecins Fulmédico avait ainsi pu révéler, copies d’écran à l’appui, que Jacques Chirac, Philippe Douste-Blazy et Nicolas Sarkozy n’avaient pas choisi, à l’époque, de médecin traitant.
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