Jazz/Rock-Des nouveautés à écouter

Méli-mélo d’automne

Publié le 27/09/2010
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CET AUTOMNE est celui de toutes les célébrations : 30anniversaire de la disparition de John Lennon, (décembre), 40e de Jimi Hendrix (septembre), de Janis Joplin (octobre), du saxophoniste-ténor, chantre du free-jazz spirituel, d’Albert Ayler et de Bourvil. Né André Raimbourg en 1917, Bourvil nous a quittés le 23 septembre 1970. Pour tous, il reste cet acteur comique formidable, dont les films cartonnent toujours aujourd’hui comme « la Grande Vadrouille », voire dramatique comme dans « le Cercle rouge », de Jean-Pierre Melville. Pourtant, Bourvil avait commencé sa carrière comme chanteur au milieu des années 1940 et enchaîné quelques succès populaires, dont le fameux « la Tactique du gendarme » (1949). En cette occasion, EMI réédite un double CD inattendu, « Bourvil chante pour les enfants » et « le Roman de Renart ». Dans le premier, il reprend des thèmes traditionnels comme « Frère Jacques », « Cadet Rouselle » ou « J’ai du bon tabac ». Dans le second, il raconte admirablement ces récits médiévaux des XIIe et XIIIe siècles qui ont pour héros des animaux. Amusant et émouvant.

L’auteur/compositeur/interprète Tom Poisson, de son vrai nom Jean-Michel Couegnas, s’est fait connaître au début des années 2000 pour sa participation à un spectacle en hommage à Georges Brassens, avant de former un quintette « poético-burlesque ». Aujourd’hui, avec « Trapéziste » (La Familia/LQCG/L’Autre distribution), son quatrième album, dont certains titres sont arrangés et/ou écrits par le bassiste Fred Pallem, leader du big band de jazz Le Sacre du tympan, le jeune chanteur passe d’un style aux accents folk à une musique plus musclée, plus brute, plus électrique, agrémentée de parties swing et rockisantes (1).

Français ou californien.

Peut-on tout swinguer ? Assurément. Après Moustache, qui avait repris du Brassens ou Jacques Loussier et J. S. Bach, revoici le groupe Pink Turtle (2), qui réinvente la pop et le rock swing. Après le succès de leur premier album voici deux ans, les sept mercenaires, conduits par le tromboniste et chanteur Patrick Bacqueville, récidivent avec un nouveau CD, « Back Again » (Frémeaux & Associés). Recette identique : reprendre des tubes du rock (« (I can’t get no) Satisfaction », « We Will Rock You »), de la pop (« Nights in White Satin », « Hey Jude »), de la soul (« Billie Jean »), voire du disco (« Born to be Alive », « Money, Money, Money »), et les réinterpréter avec les harmonies et le swing du jazz. Le tout augmenté de quelques invités comme Didier Lockwood, Jean-Jacques Milteau et André Minvielle. Résultat garanti : du divertissement à l’état pur, si typiquement français.

Le jazz de la côte Ouest était, lui, typiquement californien. « Jazz West Coast - From Hollywood To Los Angeles (1950-1958) » (Frémeaux & Associés) est un double CD qui montre à quel point cette forme de jazz, essentiellement blanche, née au début des années 1950 en Californie, a marqué l’histoire de la musique afro-américaine. Sous la direction d’un spécialiste du genre, Alain Tercinet, sont ici réunis les principaux acteurs – Stan Kenton, Shorty Rodgers, Gerry Mulligan, Art Pepper, Chet Baker, Jimmy Giuffre, Lennie Niehaus (compositeur et arrangeur des bandes son des films de Clint Eastwood), Barney Kessel, Bud Shank, Shelly Manne et tant d’autres – qui ont fait la spécificité et la particularité d’un style qui a, depuis, gagné sa légitimité et sa place dans le jazz contemporain.

(1) Paris, Les 3 Baudets, 19 octobre.

(2) Paris, L’Européen, 28 septembre ; Jazz Club Méridien Étoile, du 19 au 21 octobre ; Le Petit Journal Montparnasse, 7 décembre.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8823