Mélanome : le rôle d'une mutation du gène EGF

Publié le 03/02/2002
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Une synthèse plus élevée de facteur de croissance épidermique (EGF) pourrait jouer un rôle non négligeable dans le développement du mélanome malin. C'est la conclusion d'un travail mené par une équipe britannique et publié dans le « Lancet », à la rubrique « mécanismes d'une maladie ».
Les chercheurs, Majid Shahbazi et coll. (Manchester), ont tenté de confirmer une hypothèse. Peu de choses sont connues sur les mécanismes génétiques impliqués dans la susceptibilité et le pronostic du mélanome sporadique. Le facteur de croissance épidermique (EGF), en raison de son rôle dans la mitogenèse, particulièrement sensible au cours des blessures, de la tumorogenèse et de la prolifération des tissus épidermiques, est un candidat tout désigné pour la recherche d'un polymorphisme génétique.
Une étude a donc été menée auprès de 135 Européens caucasiens atteints de mélanome et de 99 contrôles sains de même ethnie. Une recherche d'un polymorphisme du gène EGF a été menée dans ces deux groupes. De fait, une substitution d'un seul nucléotide (une guanine à la place d'une adénine) a été identifiée en position 61 du gène EGF. La fréquence des allèles chez les contrôles était de 56 % pour les sujets EGF 61*A et 44 % de EGF 61*G. Les cellules des individus homozygotes pour l'allèle 61*A produisaient significativement moins d'EGF que celles de homozygotes 61*G (p=0,0004) ou des hétérozygotes A/G. Le génotype G/G, comparé au génotype A/A, est significativement associé à l'épaisseur de la lésion (indice de Breslow) et au risque de mélanome malin (odds ratio 4,9).

« Lancet » vol. 359, 2 février 2002, p. 397.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7058